Droits de cités ou la naissance de ghettos indignes. [ partie 1/2 ]

Publié le 13 août 2010 par Cuicuinrv
Amis, je me souviens...
C'était dans les années 1970. J'étais jeune et nous habitions avec mes parents un logement du 10ème arrondissement de Paris, au croisement de la rue du Faubourg Saint Martin et de la rue Lafayette, qui, s'il ne pouvait être qualifié de taudis, n'en possédait pas moins les caractéristiques. Un logement construit au 19ème siècle : pas de salle de bain, des toilettes rajoutées par construction extérieure. Nous nous lavions dans une bassine au pied de l'évier où ma mère préparait la nourriture dans une minuscule cuisine....
GRANDES CITES HLM DE FRANCE
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Ma famille n'était ni pauvre, ni aisée.

Et puis un jour, ma mère en eut marre et décida, sous l'œil réprobateur de mon père, conservateur impénitent, de déménager en banlieue, seul endroit accessible aux moyens d'une famille moyenne. À Montreuil précisément.Les gouvernements de l'époque, pris par les retards monstrueux de constructions de logements et la pénurie dramatique dues au baby boom de l'après guerre construisaient des barres immondes, des tours affreuses, des bâtisses, serrées les unes contre les autres dont on était en droit de se demander si elles étaient destinées à des hommes ou à du bétail.

Les salopards d'urbanistes et d'architectes qui ont conçu de telles horreurs en béton auraient dû être condamnés à y habiter à vie !

Néanmoins, il faut bien convenir que sortant d'appartement étroits, sombres et étriqués, l'étalage de grandes salles de bains, d'immenses séjours, de larges baies vitrées, les nombreux placards ravissaient petits et grands. D'autant que ces appartements étaient quasiment neufs.Le cadre était évidemment à chier, mais on ne pouvait pas tout avoir. Ainsi, la Seine Saint Denis, se remplit peu à peu de familles modestes issues de Paris. La vétusté des logements de la capitale et leur exigüité repoussant les familles au dehors.Puis, petit à petit,  grâce à l'explosion du pouvoir d'achat des 30 glorieuses mais aussi par l'inconfort sonore de ces grands ensembles où on entendait pisser  le voisin du 5ème comme s'il était à côté de vous, alors qu'on se trouvait au 1er étage, où les hurlements de jouissance de la femme du 7ème excitaient les 500 habitants de la tour, où les bricoleurs compulsifs expérimentaient sans cesse leurs perceuses à des heures indues, sans oublier les amateurs de musique à fond, les dingos de danses en escarpins à talons qui résonnaient partout à l'aube, la plupart des locataires choisirent logiquement d'aller vivre ailleurs.

La qualité des constructions apparut rapidement largement insuffisante et chacun prit conscience de vivre davantage dans des cages à lapins très bruyantes que dans des logements décents.

Bref, en plus de mauvaises conditions de transport, beaucoup de gens partirent donc pour habiter plus loin dans des appartements d'un standing supérieur ou plus sûrement dans de petits pavillons individuels.Je connaissais des tas de copains qui vivaient la même expérience, qui à Aulnay 3000, qui aux 4000 à la Courneuve, qui à Montreuil,  au chêne-pointu à Clichy sous bois ou à  Saint Denis.


De telle manière que les logements se vidèrent de leurs locataires d'origine. Ils furent peu à peu remplacés par des familles pauvres, forcément issues des ex territoires coloniaux de la France, travailleurs à bon marché, main d'œuvre corvéable et malléable à souhait, qu'utilisaient joyeusement les grandes entreprises françaises privées et nationalisées, quitte à les recruter directement dans leurs pays d'origine, jusqu'à les transporter directement en France, dans les années pompidoliennes et giscardiennes, années catastrophiques pour les répercussions qu'elles ont eu sur notre présent...
La longueur du texte me paraissant excessive, je vous raconterai lundi, la suite de ce feuilleton. Comment  ces cons d'énarques,  politiques et autres industriels de l'automobile et du bâtiment,  ont provoqué ces ghettos infâmes qui pourrissent la vie de tous ses habitants et provoquent ces vagues de racisme et de xénophobie ignominieuses. 
Gouverner c'est prévoir, nous chantaient ces nullités archi diplômées, issues de la bourgeoisie aisée, qui ne connaissaient rien de la vraie vie.. 
Pauvre France décatie, toi qui a généré une telle oligarchie inconséquente, ne t"étonne pas de retrouver un Sarkozy sans dessein, sans projet, sans convictions à ta tête !
Amis, auditeurs des pépiement rouges, à lundi pour la suite du feuilleton !
Je vous mets en  lien, sur l'excellent et chaleureux Collectif  Ruminancesun article de Christophe Certain qui analyse avec une finesse remarquable, la démarche du personnage cauchemardesque qui gouverne notre pays.

Merci de me suivre.


À après.