La Pierre de Londres (London Stone) - Angleterre

Publié le 08 septembre 2010 par Shamrock
Londres
La London Stone daterait d’il y a plus de 3000 ans et, on pense plus précisément à l’époque Romaine. Certains pensent qu’elle serait connectée avec le point central mystique de Londres, voir de toute la Grand Bretagne. Elle est considérée comme étant la gardienne de la ville, et etait un lieu de culte et de rassemblement pour les proclamations légales, un endroit où toutes les distances depuis Londres étaient mesurées, en endroit mentionné par Shakespeare et Dickens. La London Stone est maintenant placée à un endroit légèrement différent de sa place initiale et est protégée par une grille en fer dans un mur sur Cannon Street.
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  • Époque pré-romaine :

Une des nombreuses légendes raconte que la ville de Londres fut trouvée par Brutus le Troyen – Brutus de Troy – autour de 1070 avant JC soit environ 1000 ans avant l’invasion Romaine. Après la destruction de la ville de Troy, les habitants durent trouver de nouvelles terres. Brutus, un prince troyen, dit avoir été guidé vers l’île blanche d’Albion (l’Angleterre) par la déesse Diana. Après avoir navigué sur la Tamise, il aurait d’abord dut combattre une race de géants menée par Gog et Magog. Puis la ville fut appelée « Troia Newydd » soit la « Nouvelle Troy » qui devint plus tard « Trinovantum » et on appela « Briton » les gens qui y habitaient. Brutus installa son palace à l’endroit où est maintenant le Guildhall, ainsi qu’un temple en l’honneur de Diana sur la colline où y il y a la Cathédrale de St Paul. Certains racontent que la London Stone est une pièce de l’autel de ce temple. Brutus est supposé avoir été enterré sur l’autre colline sacrée connue de nos jours sous le nom de Tower Hill et il y a des statues des Gog et Magog au Guildhall.
On raconte aussi que la London Stone est le reste d’un ancien cercle de pierres qui se tenait autrefois au sommet de Ludgate Hill (là où se tient maintenant la Cathédrale de St Paul). Le Roi Lud vivait dans la ville vers 73 avant JC et on raconte que c’est lui qui l’aurait étendue. Elle devint ensuite connue sous le nom de « Caer-Ludd » soir la « Ville de Lud ». Quand il mourut, il fut enterré à l’endroit que l’on pensait être le plus haut, connu maintenant sous le nom de Ludgate.
D’autres encore pense que la London Stone date de l’époque des Druides et qu’elle aurait pu servir d’autel pour les rituels païens ou bien de pierre pour les sacrifices. Il y en a même qui pense qu’il s’agirait de la pierre de laquelle Arthur aurait retiré Excalibur mais cette thèse est avancée à propos de plusieurs endroit dans le pays donc elle semble peu fiable.
Quoiqu’il en soit ce qui est sure c’est que cet endroit de Londres à été très important pendant longtemps : en 1840, lors de fouilles pour construire les égouts de Bush Lane près de la station de métro Cannon Street, on retrouva des restes de grands murs appartenant à une construction de l’époque pré-romaine, peut être même d’un palace.
  • Époque romaine :

La théorie la mieux acceptée concernant la London Stone se tient durant la construction de la ville fortifiée pendant l’époque romaine. Elle fut établit au point le plus haut, là où la Tamise  pouvait être traversée, et le travail sur la ville commença aux alentours de 50 avant JC. Bien sure, il y avait déjà une population existante mais grâce à la construction de la ville, elle put rapidement bénéficier de sanitaire, de la médecine, de l’éducation, du vin, des systèmes d’irrigation, des rues, des systèmes d’eau fraîche et potable et de la santé publique. Un grand amphithéâtre fut construit à l’endroit du Guildhall – dont les restes sont exposés dans la Guildhall Art Gallery – et plusieurs constructions furent élevées à Ludgate.
Peut être qu’une fois établit, Londres, comme toutes les autres villes de chefs Romains, avait besoin d’un point central. Un mile romain de l’époque équivaut à un peu moins d’un mile anglais de nos jours et les constructeurs des routes plaçaient des bornes avec les miles inscrits dessus pour indiquer les distances donnant ainsi un point de repère pour les voyageurs. Mais pour que ce système fonctionne, il fallait un seul point de référence. Augustus ordonna une pierre centrale, placée dans le forum de Rome : une colonne de marbre de 2,5 mètres de haut, recouverte de bronze et connue sous le nom de Milliaire d’Or. Cette colonne marqua le départ, le « point zéro » pour les mesures des « autoroutes » romaines. Il y a une colonne similaire à Constantinople et la London Stone est peut être le reste d’une colonne comme celle-ci.
  • L’histoire et la London Stone :

Selon l’historien du 16ème siècle John Stowe, la première référence à la London Stone remonte à un livre ayant appartenu à Athelstan d’Angleterre au 10ème siècle. En effet, dans les descriptions d’endroit à louer par exemple, il est souvent mentionné « à coté de la London Stone ». C’était aussi un point de repère en 1198 quand on la mentionnait sur les cartes comme « Lonenstane » ou « Londenstane », les gens qui vivaient près de cette pierre s’appelaient d’ailleurs les Londenstane et le premier Maire de Londres se nommait Henry Fitz-Ailwin de Londonestone ce qui voulait dire Henry, fils d’Ailwin de London Stone.
Puis au travers des années, la London Stone devint l’endroit où les lois étaient passées, où l’on faisait les proclamations, où on réclamait les dettes, où on prêtait serment, des fois avec des cérémonies, peut être accompagné de trompettes et de tambours, et devant une foule.
    • La rébellion de Jack Cade :

Henry VI était un roi impopulaire qui imposait des taxes très importantes ce qui rendait les gens de plus en plus pauvres – alors que lui vivait une vie de pacha dans sa cours ou du reste, la corruption était très présente. Un irlandais du nom de John Mortimer qui vivait dans le Kent et qui s’était auto proclamé Jack Cade, lança une rébellion pour protester contre les lois, les taxes et l’extorsion de nourriture et de biens. Les rebelles voulaient justice and affirmaient que le Roi ne respectait pas le serment solennel qu’il avait fait et qu’il avait promis de respecter. Une de leurs revendications était que Richard Plantagenet – le Duc de York – soit rappelé de son exile en Irlande et que le Roi prenne sa place.
Les partisans de Cade n’étaient pas que des paysans et il y avait aussi des propriétaires et des bourgeois. Bien qu’on ne sache pas exactement combien de rebelle il y avait, on estime que Cade en a rassemblé entre 20 000 et 46 000 à Blackheath. Cade a aussi surement mené les rebelles du Kent sur Deptford Bridge et dans Londres. Ils se sont ensuite arrêtés à la London Stone que Cade aurait frappé avec son épée puis il se serait autoproclamé Maire. Il les aurait ensuite emmené au Guildhall puis à la Tour de Londres pour faire entendre leurs revendications.
Bien que la rébellion échoua, le Roi leur accorda son pardon et ils purent quitter Londres. Cependant, on raconte que beaucoup d’entre eux – dont Cade – furent retrouvés mort à l’extérieur de la ville, de façon assez mystérieuse quelques semaines après. Le Roi ordonna que le corps de Cade soit ramené à Londres où il fut écartelé et coupé en quatre. Il fut ensuite décapité et sa tête fut placée avec beaucoup d’autre sur un coté du London Bridge. Beaucoup de rebelles se retrouvaient tués et leur tête placée au même endroit qui devint connu comme étant le « Harvest of the Heads » soit la « Récolte des Têtes ».
    • Les autres connections royales :

Le Dr John Dee (1527 – 1608) était une personne très intelligente et très connue l’époque. Il était connu pour sa compréhension de l’occulte et sa grande collection de livre sur le sujet. Même si il n’était pas toujours populaire, il était le préféré de la Reine Elizabeth qui le consultait souvent. Dee était fasciné par les supposés pouvoirs de la London Stone et décidé de vivre à coté pendant un moment.
  • La London Stone comme point de repère :

En 1598, John Stow décrit la London Stone comme étant très grande. Cette pierre était autrefois utilisée comme point de repère et se tient depuis plusieurs centaines d’années au centre de Cannon Street. Il paraitrait que cet endroit à un lieu direct avec ce que l’on appelle l’alignement des sites (il s’agirait de lignes imaginaires reliant certains grands sites préhistoriques). Quoiqu’il en soit, au 18ème siècle, il a été décidé d’élargir la route pour qu’elle puisse supporter l’important trafic qui passait dessus. En 1742, la London Stone bloquait déjà le passage des transports. On décida alors de bouger la pierre du coté Nord de la rue et de la placer sur le trottoir contre le mur de l’Église St Swithin. Cette église a été construite sur le site d’une ancienne église qui fut détruite lors du Grand Incendie de Londres de 1666.
En 1789, les officiers de la paroisse de l’Eglise de St Swithin enlevèrent la London Stone « parce qu’elle était gênante ». Thomas Maiden, un imprimeur, vivait dans une maison pas loin et il protesta contre la décision de l’église, clamant qu’elle devait être préservée du fait de son importance. Grace à sa détermination il gagna et la pierre fut remise en place, contre le mur placé au sud de l’église – donc pas tout à fait à son endroit initial – certainement pour qu’elle soit moins « gênante » pour l’église.
En 1869, les marguilliers décidèrent de mieux sécuriser la pierre et de mettre des barreaux en fer autour « pour une protection plus efficace et la transmission au générations futures ». Une plaque sur laquelle est inscrite leur action fut installée, en anglais et en latin. La même année, Charles Dickens écrivit une série d’article sur les points de repère dans le journal et il qualifia la pierre « curieuse relique du vieux Londres ».
A l’inverse des autres capitales, Londres n’a pas de point de repère unique pour mesurer les distances. Certains utilisent Trafalgar Square, d’autres Westminster Bridge, Hyde Park Corner, Marble Arch ou Whitechapel. Les Londoniens du 19ème siècle pensaient surement que c’était un problème et il y eut des suggestions pour installer un obélisque qui montrerait les distances et qui aurait pu être placé à coté de la Poste près de St Paul.
  • Le déplacement de la pierre :

La London Stone était dans le mur de l’église de St Swithin jusqu'à ce que cette dernière fût bombardée en 1940. Par chance la pierre elle-même ne fut pas touchée mais elle fut temporairement relogée au musée de Guildhall pour la mettre en sécurité. Finalement, l’église fut complètement détruite en 1960. Les fouilles effectuées sur le site avant la reconstruction révélèrent une strate brulée datant de la l’époque de la Reine celtique Boadicée – indiquant peut être l’importance du site avant même que l’on construise par-dessus. Elle est connue pour avoir menée une armée pour détruire plusieurs villes Romaine, incluant Londres.
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La London Stone fut ensuite relogée dans le mur de la construction qui remplaça l’église et qui est actuellement un magasin de sport, et beaucoup de personnes passent devant sans même se douter de ce qu’est cette pierre.