Février 1999. La France s’impose pour la 1ère fois de son histoire en Angleterre derrière un doublé de Nicolas Anelka. On souhaite une carrière plus belle au madrilène surtout en équipe de France mais comme lui, Benzema vient de marquer un but qui restera dans les esprits. Laurent Blanc va s’appuyer sur lui.
Tout n’a pas été parfait dans son jeu comme dans celui de l’équipe de France mais la présence de Benzema a tout changé. Tout changé d’abord parce qu’il a marqué. Il est là pour cela, certes, mais le but qu’il marque peu d’attaquants le réussissent. C’est tyiquement dans cette zone, légèrement sur la gauche, qu’il est le plus efficace et sa capacité à frapper vite à encore été très utile.
Buteur mais aussi passeur pour Diaby qui a pris l’intervalle sur le second but. La passe décisive ne sera pas accordée à Benzema mais c’est lui qui fait la différence sur le coup. Au-delà de cette action, l’ancien lyonnais a joué libéré. Un peu bougé physiquement en début de match et victime de nombreuses fautes sur ses crochets, il ne s’est pas caché et a continué à prendre les ballons sur les côtés.
Entente cordiale avec Blanc
Cette tendance à quitter sa zone pour construire les actions oblige d’ailleurs Malouda et Diaby à venir de loin pour combler le trou de son absence dans l’axe. Ce fût correctement fait hier soir mais cela nécessite une débauche d’energie trop importante sur le long terme. A par ce petit défaut, Benzema a fait le match qu’il fallait. Pour les plus exigeants, on pourra lui demander de centrer deux fois en 1ère période alors qu’il ne peut pas marquer et oublie de servir Malouda, seul. Sa dernière occasion sur le centre parfait de Matuidi à la 91′ doit aussi être au fond mais le score était acquis.
Benzema va désormais revenir à sa condition de remplaçant au Real. Mourinho ne changera pas son système tant que le français ne marquera pas à chacune de ses courtes apparitions sous le maillot blanc. C’est là un souci majeur pour Laurent Blanc qui ne pourra pas compter sur son avant centre en pleine forme pour le match déterminant contre la Roumanie début octobre.
Avec les retraites d’Henry et Anelka, la faiblesse de Gignac, le manque de mobilité d’Hoarau, la tendresse de Gameiro ou la fragilité de Rémy, Karim Benzema a peut-être signé le début d’un long bail comme titulaire en Bleu à 22 ans. Sa complicité avec son entraîneur tend à le confirmer.
Lech Makaay