Il y a à peine quelques mois, le ministre des Finances du Québec se levait à l’Assemblée Nationale, pour annoncer aux Québécois : la mauvaise nouvelle. La situation financière de la province est mauvaise et les taxes devront être augmentées.
Le ministre et le gouvernement ont promis qu’ils allaient amincir l’appareil gouvernemental et couper dans les dépenses. Ils affirmaient que ces économies allaient représenter 60% des argents nécessaires pour effacer le déficit, le reste venant des nouvelles taxes qu’ils se devaient d’imposer car ils n’avaient simplement pas le choix. Depuis, la popularité du PM et de son parti libéral s’est effondrée.
Voici ce que j’écrivais dans mon blog, intitulé: « Bye, Bye Jean Charest ! », du 2 avril 2010, sur ce sujet :
« Un politicien qui taxe est un politicien qui se fait battre… … Tout-à-coup, il semble que le Québec soit en plein désarroi financier et le remède, c’est d’imposer des taxes, des taxes et encore des taxes. Pourtant, il n’y a pas très longtemps, c’est le même gouvernement qui nous assurait que le problème du déficit n’était pas si important puisque par rapport au PIB, la dette accumulée avait diminué depuis la venue au pouvoir des libéraux et qu’elle serait éventuellement remboursée en grande partie par le Fonds des Générations… Influencé par le groupe des « lucides » et par une série d’économistes… le PM Jean Charest a décidé tout-à-coup de nous engager dans le grand saut de l’élimination du déficit et de la réduction de la dette… Il est rare de voir un politicien faire sciemment une telle bêtise électorale ».
Et j’ajoutais : « < Le malheur, c’est que durant les dernières années, le gouvernement du Québec s’est engagé dans une orgie de dépenses invraisemblables et souventes fois dans des domaines où il n’avait pas à intervenir. Il nous a donné l’image de ne refuser aucune demande d’octroi pour des activités de toutes sortes et aucune demande d’aide financière pour des projets qu’il justifiait en les qualifiant de créateurs d’emplois et d’ajouts à la croissance… L’argent n’était pas un problème… ».
Je me demande si les actions et les discours de mars dernier du ministre des finances et du PM étaient sérieux. On peut en douter si on en juge par ce que nous apprenons quotidiennement puisque le gouvernement continue à dilapider nos fonds en mettant son nez dans des affaires qui ne sont pas les siennes.
Hier encore, le PM Charest, pressé par le maire de Québec prenait l’initiative d’inviter ce dernier, un ministre et certains élus pour discuter de la construction d’un nouvel amphithéâtre pour hockey professionnel à Québec, qui servirait aussi comme salle multi-spectacles. Le projet est évalué aujourd’hui à 400 millions de $. Le PM Charest a déjà promis une participation de 50 millions de $. Mais le maire de Québec veut qu’il l’augmente à 175 millions et que le gouvernement fédéral fasse de même. Charest ne dit pas non mais espère une réponse du gouvernement de Stephen Harper et presse ce dernier à embarquer dans cette galère. Il semble dire que si le Canada met 175 millions $, lui comme PM du Québec est prêt à faire de même. Quelle sottise !
Un tel amphithéâtre est « une business », « une grosse business ». Il y a énormément d’argent à faire avec un tel complexe. À Montréal, par exemple, en quelques années, un américain qui avait acheté le club de Hockey Canadien et le centre Bell a vendu le tout pour un profit dépassant les 300 millions de $. Il a acheté une affaire qui roulait mal et a su la transformer en une machine à argent extraordinaire. Il n’y a pas un gouvernement capable de faire cela.
Si on veut une équipe de hockey professionnel à Québec, comme les ex-Nordiques de Québec qu’on a vendus pour des raisons financières, ce n’est pas aux payeurs de taxes québécois et canadiens d’en faire les frais. Il existe sûrement des hommes d’affaires au Québec pour entreprendre une telle aventure d’affaires. S’il n’y en a pas qui se présente, que l’on cherche au Canada ou aux USA. Si l’affaire est bonne, Québec trouvera un preneur. Sinon, cela indiquera que le temps n’est pas propice. Ce serait une démonstration pour nos gouvernements qu’ils n’ont pas à engager un sou dans une aventure qui risque de s’avérer un éléphant blanc.
Toute cette aventure est montée sur la probabilité qu’une nouvelle concession de la Ligue Nationale de Hockey sera accordée à Québec. Rien n’est sûr surtout que le passé a démontré que le petit bassin de population de la région de la ville de Québec rend difficile la rentabilité d’une telle équipe. Mais ce n’est pas impossible. Le maire affirme que si l’amphithéâtre de $400 millions est construit, sa ville aura une équipe de la LNH. Je lui suggère plutôt d’obtenir l’équipe conditionnellement à ce qu’un amphithéâtre soit construit. Ainsi, Québec aura plus de chance de trouver un investisseur privé sérieux.
Comment le gouvernement fédéral pourrait-il s’engager si aveuglément dans une telle aventure ? Plusieurs semblent dire qu’il n’a pas le choix s’il veut conserver ses dix députés conservateurs à Québec lors de la prochaine élection générale. Il ne manquerait plus que ça ! Si c’était la raison de son accord, ce serait un vrai scandale. Le gouvernement Harper ne peut s’engager dans de telles dépenses, sinon, il devra le faire pour les villes d’égale grosseur à la ville de Québec dans tout le pays, et il y en a plusieurs. Comment pourra-t-il refuser leur demande s’il répond positivement à la ville de Québec ? Ce serait un faux pas politique.
Quant au PM Charest, qu’il cesse donc de donner à tous ceux qui demandent des fonds pour leurs projets. Qu’il pense donc au budget qu’il a présenté et aux promesses de couper les dépenses gouvernementales. Et où est le ministre des finances Bachand ? Lui qui avait promis d’être strict, vigilant et efficace ne peut-il pas intervenir pour empêcher que le gouvernement ne dépense que les argents qu’il doit dépenser.
Le problème politique pour Jean Charest, c’est que plusieurs électeurs voient dans ces aides monétaires à hue et à dia un moyen pour assurer que les sièges libéraux de l’Assemblée Nationale ne changent pas de bannière lors de la prochaine élection. En tout cas, cela a l’air vrai pour la région de Québec.
Le temps est au serrage de ceinture ! Vivons selon nos moyens ! SVP M. Charest !
Claude Dupras