Serait-il totalement “ouf”, in(CON)scient ou provo-cateur ? Je fus sidérée en même temps qu’outrée hier soir, rentrant fourbue mais contente de la méga manif parisienne d’apprendre en regardant BFM/TV que celui par lequel le scandale d’Etat Bettencourt/Woerth fait couler tellement d’encre et de salive depuis presque 3 mois avait été surpris en train de prendre des photos de la manifestation contre la réforme voulue par Nicolas Sarkozy et son compère Eric Woerth !
On le connaissait photographe des “pipoles” – encore une fois je m’amuserais de cette dérive sémantique qui fait de «people» (peuple) l’absolu contraire… Idem avec l’ultra-droitière UMP qui n’a pourtant rien de populaire ! mais devient de jour en jour de plus en plus UM/Populaire
Il s’est bien fait remonter les bretelles par un manifestant… Je peux vous dire que si je l’avais vu, je ne lui aurais pas moins dit ce que je pensais de toute cette bande de barons voleurs – dont lui - qui pillent la France ! Il aura beau affirmer : «Je trouve ça très beau, c’est la vie de la France, ce n’est pas ce que vous lisez dans les magazines»… surpris sur son vélomoteur en train de prendre quelques photos au début du défilé parisien selon ce que je lis sur Le Matin François-Marie Banier à la manif parce que ça le vaut bien !. La presse suisse s’en donnant toujours à cœur joie sur «L’affaire»…
Que cela fut incontestablement très beau, j’en suis plus que persuadée. Je n’ai pas pu prendre autant de photos que je l’eus souhaité. Trop de foule devant moi, handicapée par ma petite taille et ma vue qui n’est pas des meilleures. J’étais de surcroît habituée à un reflex qui facilite le cadrage mais le développement en argentique étant devenu trop onéreux, je n’ai pas non plus les moyens d’investir dans un tel matériel numérique… Snif ! Snif ! mais je suis trop épicurienne au vrai – philosophique – sens du terme : se contenter du peu que l’on peut avoir.
En ayant garde d’oublier l’accent mis par Epicure et ses épigones sur l’amitié – forcément désintéressée… Gros mot à n’en point douter chez tous ceux qui firent le pèlerinage chez les Bettencourt. N’avoir point de “cas” - pour fortune comme disent les Solognots - étant sans doute le meilleur moyen d’avoir de “vrais” amis…
N’en déplaise à François-Marie Banier, je dépouille assez la presse aussi bien quotidienne que magazine pour savoir que la France va très mal – elle est même au bord de la faillite mais chut ! faut surtout pas le dire… la réforme des retraites qui ne réglera d’ailleurs rien (en 2018 on nous dira qu’il faudra travailler jusqu’à ce que mort s’en suive !) n’a d’autre fonction que rassurer les marchés et les agences de notation – ce qu’au demeurant je constate dans ma propre vie de retraité aux revenus modestes et ce que me disent fort volontiers grand nombre de personnes autour de moi.
Car contrairement à ce que me reproche mon amie Clio – ne pas assez sortir, ce qui est partiellement vrai et encore ! elle ne me connaît pas au jour le jour… - je ne vis point de mes souvenirs du passé (comme si j’étais en quelque sorte un dinosaure !) mais comme un poisson dans l’eau au sein du petit peuple, de tout ce que je lis et entends au quotidien. Mon expérience et mes références à l’histoire et à ce que j’ai vécu me permettant d’en tirer des leçons pour le présent.
OUI, effectivement cette France est belle qui se dresse pour dire «NON» aux Sarko, Fillon, Woerth & consorts. Qui entend défendre bec et ongles un des derniers acquis social qui n’a pas encore été éradiqué par l’ultralibéralisme dévastateur. Qui s’indigne contre les libéralités et avantages qui ne bénéficient qu’aux plus riches. On attendra sans doute longtemps que Banier, nonobstant le fait qu’il portât le même prénom qu’un certain François-Marie (Arouet… dit Voltaire) ait fait profession de «crier et faire crier» contre toutes ces injustices…
OUI, je suis fière de mon «peuple» dont je partage et la condition et les saines colères. Comme le disait fort justement un slogan de Sud entendu hier : «La retraite, elle est à nous, on a trimé pour la gagner, on se battra pour la garder» !