Après un légèrement décevant "Ghost Days", sorti au début de l'année 2008, j'attendais avec une certaine appréhension le nouvel album des Syd Matters. Et j'avais tort. Car "Brotherocean" est tout simplement le meilleur disque à ce jour du groupe de Jonathan Morali. Et de loin. Pour la première fois ou presque, ils mettent un peu de légèreté et de fantaisie dans leur pop mélancolique. Les mélodies décollent, virevoltent, restent toujours surprenantes, insaisissables. ça fait des "ouhouh", des "tutututu", ça frappe dans les mains aussi, ce n'est plus le calme plat, ça vit. Et c'est d'autant plus émouvant. Et d'un coup, d'un seul, on se dit qu'on tient déjà là un des meilleurs albums de la rentrée (voire de l'année ?) Alors que la blogosphère "indé" ne parle plus en ce moment que de l'américain Sufjan Stevens dont un EP est disponible en téléchargement depuis quelques semaines ici et dont un nouvel album est prévu pour la mi-octobre, n'ont-ils pas oublié Morali qui est tout bonnement en train d'en devenir l'équivalent français ? Même si, une fois encore, on pense aussi beaucoup à Radiohead, au meilleur Radiohead même. A Patrick Watson aussi. Mais plus vraiment à Pink Floyd (ouf !). En plus, le même niveau d'exigence est maintenu tout au long du disque, sans baisse de régime. Syd Matters s'était fait connaître en 2003 en gagnant le concours CQFD des Inrockuptibles - au passage, vous pouvez voter pour l'édition 2010 ici - et on mesure aujourd'hui le chemin parcouru. Car, rarement on a atteint une telle qualité d'écriture dans le monde de la pop française. Ce "Brotherocean" - du nom d'une trilogie de Romain Gary - est indéniablement une merveille. Cocorico !