Universal France a eu beau saloper le titre et la sortie de Get him to the Greek, leur chance est tout de même qu’ils avaient entre les mains une comédie en or. Ce qui fait du bien, quelques jours seulement après deux comédies yankees mineures dont on était en droit d’attendre plus. Une famille très moderne et Be Bad ! avaient meilleure allure sur le papier que ce qu’il ont finalement offert. La première, un peu trop facile et se complaisant dans les clichés sur le dernier acte, malgré quelques beaux moments d’humour et une interprétation impeccable de Jason Bateman. La seconde, parcourue de gags irrésistibles pendant une heure avant de s’effondrer pour cause de trop plein et de manque de concentration, malgré le double rôle de Michael Cera (décidément, la distribution de « Arrested Development » a le vent en poupe !).
La troisième comédie de la semaine se devait donc de rattraper ces déceptions. En même temps, avec Judd Apatow à la production et un spin-off de Sans Sarah rien ne va ! comme point de départ, American Trip partait sur de bonnes bases. Des bases confirmées et transcendées par un humour ravageur laissant rarement une minute de répit. Non, ce n’est même pas « rarement », le terme exact est « jamais ». De la première à la dernière minute du film de Nicholas Stoller (qui avait déjà réalisé Sans Sarah rien ne va), j’ai ri trois fois plus fort que devant tous les autres films vus en 2010.
Russell Brand (le mec de Katy Perry à la ville !), déjà irrésistible en Aldous Snow dans Sans Sarah rien ne va !, confirme tout son talent dans le même rôle. Jonah Hill, qui incarne ici Aaron Green, jeune employé d’une maison de disque californienne chargé d’escorter Snow de Londres à Los Angeles via New York pour un concert géant au Greek Theater qui donne son titre au film en VO, trouve son meilleur rôle depuis SuperGrave. Les deux comédiens ont une alchimie comique qui suinte de l’écran. Ce qui est étonnant, c’est qu’ils ne font pas pour autant d’ombre à Sean Combs, alias P. Diddy, alias Puff Daddy, qui révèle un étonnant talent et arrache lui aussi de nombreux fous rires en patrons de maison de disque poussant son poulain à répondre positivement à toutes les demandes de la star.