En cas de maladie grave de la moelle osseuse, comme une leucémie par exemple ou certaines maladies génétiques, une greffe de cellules souches sanguines s'impose. Le problème est que dans plus de la moitié des cas, un donneur compatible n'est pas trouvé. Il existe alors une solution qui n'exige pas le même haut degré de compatibilité : la greffe de cellules de cordon. Explications.
La Banque de sang de cordon
Lorsqu'une greffe de cellules sanguines de la moelle osseuse se révèle indispensable, le succès de ce type d'intervention dépend de la compatibilité entre donneur et receveur. Ainsi, en pratique, le donneur est le plus souvent recherché parmi les frères et sœurs, puis dans le registre de donneurs volontaires. Or dans la moitié des cas environ, la compatibilité trouvée n'est pas suffisante pour assurer le succès de la greffe. C'est pourquoi la banque de sang de cordon a été développée.
La greffe de ce type particulier de cellules permet un certain degré de disparités entre donneur et receveur. En effet, ces cellules, prélevées à la naissance sur le cordon ombilical qui relie l'enfant au placenta, sont immatures et induisent moins de réactions de rejet lors d'une greffe. Par ailleurs, elles se multiplient 10 à 20 fois plus que les cellules de la moelle osseuse, assurant ainsi une meilleure prise de la greffe.
Et enfin, le sang de cordon a l'avantage de pouvoir se conserver par congélation, ce qui offre une disponibilité immédiate comparativement aux délais imposés par les étapes du prélèvement de moelle osseuse chez des donneurs.
Le don de cordon en pratique
Le don de cordon est anonyme et régi par l'Agence de la biomédecine.
Une femme enceinte qui est d'accord pour faire un don de sang de cordon doit le faire savoir à son médecin lors d'une consultation à la maternité. A l'issue d'un entretien, l'accord est enregistré sur un formulaire légal de consentement.
Ce don est indolore et sans aucun risque pour la mère ou l'enfant et ne modifie aucunement le déroulement de l'accouchement. Normalement, après la naissance, le cordon est coupé puis détruit. En cas de don, celui-ci sera conservé.
Le don impose de revenir à la maternité pour la première consultation post-natale afin de réaliser des analyses sanguines complémentaires pour confirmer l'absence d'une éventuelle maladie infectieuse.
Le don de sang de cordon est réservé à autrui et non réservé à l'enfant. En revanche, en cas de besoin, celui-ci peut en bénéficier si le don est encore disponible.
Pour en savoir plus
www.agence-biomedecine.fr
24/12/2007
Par Isabelle Eustache - http://www.e-sante.fr/
Sources :
Etablissement français des greffes, Agence de la biomédecine et brochure de l’AP-HP.