Retraites: les mensonges du gouvernement
envoyé par PartiSocialiste. - L'info video en direct. Les manifestations ont été une «réussite», «l’objectif que s’était fixé les syndicats de passer le cap de 2 millions de manifestants a été atteint voire largement dépassé» a déclaré le porte-parole. Si la mobilisation était très suivie, Benoît Hamon a également mis en avant «l'unité syndicale» qui s'est renforcée, même si «la stratégie du gouvernement depuis plusieurs mois était de parier sur la résignation des Français et sur la division des syndicats».
Même si cette réforme est «jugée nécessaire», «il faut modifier aujourd’hui les conditions dans lesquelles on finance les retraites». Le porte-parole a insisté sur les 3 mensonges, «les bases à partir desquelles le gouvernement justifie sa réforme sont des mensonges» :
1) La pénibilité
Le gouvernement veut faire croire qu'il agit contre la pénibilité, or «il n'y en a aucun dans la loi». La seule mention concerne «l'incapacité physique permanente», soit «la possibilité pour un salarié de faire constater qu'il est invalide, et donc de justifier d'un départ anticipé à la retraite». Ce dispositif , tel qu'il était prévu, n'aurait touché que 9 à 10 000 personnes. Ainsi, «le gouvernement sous-entend que cette mesure pourrait être assouplie de façon à ce que davantage de salariés partent à la retraite».
Nous ne voulons pas d'un «constat individuel d'une inaptitude» pour déterminer «le départ anticipé» mais «une protection collective négociée entre les partenaires sociaux et le gouvernement» pour autoriser ceux dont les métiers conduisent à une espérance de vie plus courte, de pouvoir partir plus tôt à la retraite.
Bien que le gouvernement dise le contraire, les questions de la pénibilité ont déjà été abordées dans des précédentes lois, «dans son volet le plus essentiel, c'est-à-dire l'impact sur l'espérance de vie».
Benoît Hamon a évoqué ces lois :
* 1975 : loi passée sous la droite, mise en oeuvre par Mr Stoléru, qui prévoyait le départ à 60 ans pour les salariés travaillant à la chaîne, devant les fours ou exposés aux intempéries.
* 2000 : dans le cadre d'un décret sur la cessation anticipée d'activité, Martine Aubry passait une mesure qui permettait à ceux qui avaient accompli 15 ans de travail à la chaîne, ou ceux qui avaient accompli plus de 200 nuits pendant 15 ans, de partir plus tôt à la retraite.
«L'ultime mensonge» du gouvernement sur la pénibilité concerne son caractère exceptionnel en Europe. Benoît Hamon a rappelé les chiffres de nos voisins : «1,4 millions de salariés italiens éligibles aux dispositifs de cessations anticipées d’activité, soit 10% de salariés italiens». Sans oublier, l'Allemagne avec 60000 salariés bénéficiant de dispositifs de cessation d’activité liés à la pénibilité du travail».
2) Dispositif le plus contraignant pour la France
Le gouvernement utilise régulièrement l’exemple de l’Allemagne et de l’Espagne. Benoît Hamon a comparé les 2 systèmes avec la France.
En France, l’âge légal de la retraite à taux plein est à 65 ans, comme en Allemagne et en Espagne.
Concernant l’âge effectif de départ à la retraite, il est de 61,5 ans en France, 61,5 ans en Espagne et 62 ans en Allemagne. «Nous avons un dispositif aussi contraignant que les dispositifs allemands et espagnols».
Les Espagnols, les Allemands et les Français ont décidé de repousser l’âge légal de départ sans décote à 67 ans. Seulement, l’âge légal de départ à la retraite à taux plein à 67 ans rentrera en vigueur à partir de 2016 en France. En Allemagne, c’est à partir de 2029 et en Espagne à partir de 2027.
Pour la durée de cotisation : il faut 41 annuités pour bénéficier d’une retraite à taux plein, 35 annuités en Allemagne et en Espagne. L'Espagne va encore plus loin car elle autorise de partir avec 50% de sa retraite après 15 annuités. Par conséquent, le dispositif le plus contraignant est bien le dispositif Français, celui qui fait peser le plus d’effort sur les salariés de son pays.
3) Le financement
«Le gouvernement prétend qu'il n'y pas d'autre possibilité que de prendre 20 milliards d'euros sur les revenus des salariés» pour financer cette réforme. Le Parti socialiste propose «de prélever 25 milliards d'euros sur les revenus du capital».
«Nous demandons donc une remise à plat complète du système», a conclu Benoît Hamon. «Comme dans toutes démocraties normales, une réforme aussi capitale qui met en jeu le contrat social, suppose la recherche d’un consensus. C‘est pourquoi le gouvernement doit tout reprendre à zéro. Il doit réunir à sa table les organisations syndicales et consulter l’opposition démocratique. Nous sommes prêts à engager ce débat encore faut-il qu’il le propose et qu’i s’engage dans une réelle négociation».