Jiro Taniguchi explore avec une rare maitrise le genre du western. Sur les traces des plus grands comme Jean Giraud et Jean-Michel Charlier et leur série fétiche Blueberry, mais aussi touchés par des séries comme Comanche (Greg et Michel Rouge), Mac Coy (Jean-Pierre Gourmelen et Antonio Hernandez Palacios) ou Jonathan Cartland (Laurence Harlé et Michel Blanc-Dumont), Jiro Taniguchi tire aussi son inspiration du cinéma et notamment du western spaghetti.
Pour construire l’histoire de Sky Hawk, Jiro Taniguchi s’est documenté sur les migrants japonais vers les États-Unis à l’époque de la ruée vers l’Ouest. Il tisse les fils des destins imaginaires de deux samouraïs qui ont fui leur pays après avoir été défaits lors d’une bataille. Il décide de refaire leur vie dans la nature exubérante de l’Ouest américain. Mais c’est sans compter sur la présence des indiens (des sioux Oglala), bienveillants envers les deux hommes après qu’ils eurent sauvé une squaw persécutée par des Blancs. Les chercheurs d’or, protégés par les tuniques bleues, mènent la vie dure aux indiens. C’en est assez pour réveiller le sens de l’honneur légendaire des samouraïs qui décident de s’engager corps et âme dans, la lutte contre l’envahisseur aux côtés de leurs hôtes dans la tribu de Crazy Horse. L’Histoire rejoint les destinés de nos deux samouraïs puisque les voilà engagés dans le grand tourbillon qui va les conduire à la bataille de Little Big Horn contre le machiavélique George Armstrong Custer.
Un billet instructif et critique de Cyril Cossardeaux, Chiffonnette, plutôt déçue, Pogo et Harenzo emballés.
Sky Hawk
Jiro Taniguchi, Casterman, collection Sakka, 2009 – 12,50 €.