En salles : En rentrant chez moi après la projection de Piranha 3D, j’ai croisé mon voisin du 4e en caleçon. Le tissu flasque et élimé ne dissimulait que sommairement des attributs sexuels en décrépitude avancée. Ses maigres jambes arquées et velues tremblaient, ses bras décharnés tombaient de façon inexorable, son œil suintait d’une vieillesse ennemie. Dur retour à la réalité. Voir des filles se faire dévorer toutes nues est infiniment plus ragoûtant.
Dans la petite commune de Lake Victoria, les filles sont jolies et portent des bikinis. Elles dansent sur des yachts de luxe en buvant des alcools sucrés, se baignent à poil en écoutant le requiem de Mozart et aguichent les garçons en faisant claquer le flagelle du neurone qu’elles ont dans les fesses. Les garçons, évidemment, ont la gorge sèche et les yeux grands ouverts. Alors ils boivent et reboivent encore et quand ils ont bien bu, ils vomissent. Ce qui hypothèque grandement leurs chances d’aller frétiller du flagelle. Toute cette jeunesse débauchée ignore que le lac, scène de leurs insouciantes agapes, regorgent de créatures affamés prêtes à exploser du silicone, bouffer du pénis, déchirer des rondelles : les piranhas, en 3D s’il vous plaît.
Le reste de l’histoire est anecdotique tant l’intérêt du film ne réside que dans sa tagline : sea, sex and blood. Et le reste on s’en fout. Cela n’enlève rien à la prestation des acteurs, Elizabeth Shue et Jerry O’Connell notamment (vraiment exceptionnel en réal de film porno déjanté), qui savent se faire oublier devant les vrais stars du film : les poissons et leur singulière attirance pour toutes formes rebondies, factices ou non. Ces petits carnivores attaquent donc en meute et croquent, mordent, estropient, démembrent, émasculent tout ce qui passent dans leurs mâchoires. Autant Alexandre Aja avait flatté nos appétits les plus vils dans la première partie, dont l’apothéose est un ballet aquatique d’ondines désinhibées se caressant lascivement, autant il ne nous épargne rien dans la seconde. Le sang gicle, les os craquent, les viscères se répandent dans une joyeuse hécatombe parfois ignoble et toujours drôle… Cette outrance totalement assumée est jouissive.
Mon conseil : à vivre (pour une fois que la 3D apporte un vrai plus). Par ailleurs, amis lecteurs qui a entre 12 et 16 ans, tu devrais te dépêcher d’aller voir le film : le niveau d’interdiction devrait être relevé dans les jours qui viennent.Sentenza