Yuuichi Ezaki, 17 ans et hospitalisé à cause d’une hépatite aiguë, brave sans cesse son infirmière en fuguant de l’hôpital. Celle-ci finit par le barricader dans sa chambre mais elle le laissera sortir s’il devient l’ami de Rika Akiba, une fille de son âge au caractère insupportable car atteinte d’une grave maladie et peut-être condamnée. Un premier amour là où d’autres vivent leur derniers instants : ensemble, Yuuichi et Rika essaieront de tromper la Grande Faucheuse en transformant ce lieu morbide et sinistre… (1)
Une histoire pleine de charme et de joie de vivre malgré son thème – voire grâce à son thème, du moins si on en croit les préceptes du zen (2) – et servie à merveille par des personnages pittoresques mais originaux à la fois, un humour audacieux qui sait pourtant éviter de tomber dans la noirceur ou la niaiserie gratuite, un scénario souvent bien surprenant et des chara designs au charme rare…
Loin des poncifs lourdauds à la Love Story et consorts, Hanbun no Tsuki ga Noboru Sora brille par son optimisme et son message d’amour du privilège de la vie, de la préciosité éternelle de chaque instant et de l’inhumanité de la solitude devant la mort (3) : évitant les sempiternelles morales faciles et bien-pensantes, cette courte série envoûte par sa simplicité comme par son courage, son humanité enfin.
Un bref voyage dans l’antichambre de la Mort d’où on ne revient pas intact mais juste un petit peu plus fort : on aimerait en voir plus souvent des comme ça…
(1) merci à Luciole pour le synopsis – que je me suis permis de modifier, mais à peine… ;]
(2) rappelons que cette forme de bouddhisme mahâyâna évalue la beauté d’un sujet proportionnellement à son impermanence, c’est-à-dire sa durée de vie pour simplifier ; le lecteur soucieux d’approfondir se penchera sur l’ouvrage Samurai From Outer Space: Understanding Japanese Animation (Antonia Levi, Open Court Publishing Company, 1996, ISBN : 978-0-8126-9332-4), chapitre six.
(3) thème bien présent chez les japonais aussi : en effet, le shintoïsme refuse l’idée de la mort et lui substitue des rites bouddhistes lors des funérailles d’une personne ; celle-ci se retrouve donc autant seule devant la dernière épreuve que n’importe quel occidental – cf. Antonia Levi, op. cité.
Note :
Cet anime connut une adaptation en drama live action pour la télévision, sous le même titre, diffusé sur TV Tokyo d’octobre à décembre 2006.
Hanbun no Tsuki ga Noboru Sora (HanTsuki), Yukihiro Matsushita
Pony Canyon, 2006
6 épisodes, pas d’édition française à ce jour
Cette chronique fut à l’origine publiée sur le site Animeka
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