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Insécurité urbaine: Clermont-Ferrand est elle vraiment épargnée?

Publié le 08 septembre 2010 par Jean Noël Delorme

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A des degrés divers, toutes les villes de France sont touchées par l’insécurité. Selon leurs couleurs politiques, les municipalités prennent des initiatives et optent pour des solutions différentes. A Clermont où l’on semble nier le problème, le Maire, à l’image de ses collègues socialistes, est dans l’embarras. Prisonnier d’une certaine idéologie, refusant de «fliquer les Clermontois», il ne cesse de se lamenter sur l’état des effectifs de la Police Nationale, et la disparition de la police de proximité.

• Profitant de la période estivale, nous sommes allés, accompagné de militants UMP à la rencontre des Clermontois vivant dans les quartiers dits « populaires ». A St Jacques par exemple, une placette a l’aspect tranquille entourée d’immeubles récemment réhabilités, nous entendons : « le coin est calme, mais ne vous fiez pas aux apparences, le soir venu, les choses changent, l’ambiance est toute autre ». Et de nous décrire le quotidien : rassemblement de jeunes, bruits, fumée, alcool, petits trafics, occupation des halls d’immeubles, des cages d’escaliers, voilà le spectacle qui se répète. Et s’accentue l’été. Un seul regard, mal interprété, parfois, peut déclencher une insulte ou une invective. Ailleurs certains occupants disent avoir manifesté d’emblée de l’autorité et évitent ces désagréments. Plus loin, l’on nous rapporte que le Maire est « personna non grata ». Qu’il se serait fait caillassé lors de sa dernière apparition ! Même si elle ne se concentre pas exclusivement là où on l’imagine, l’insécurité frappe essentiellement les plus modestes et les plus vulnérables. Devant faire face à des difficultés financières, de logement, de transport, d’emploi, ce sont les mêmes qui sont touchés dans leur sommeil et dans leur tranquillité. L’insécurité aggrave le clivage social.

• Pour le Maire, qui s’est récemment exprimé dans la presse (La Montagne du 14 août dernier), à Clermont, tout irait pour le mieux, ou presque. Serge Godard semble être dans un déni de réalité. Loin de nous l’idée de dramatiser. Nous ne sommes pas dans le 9-3, ni à Grenoble ou Perpignan. Mais il y a une réalité, et la minimiser est une erreur. Elle empêche d’agir. On ne peut combattre l’insécurité en refusant de la voir.

• Le Maire fait de la sécurité selon sa perception… et ses tabous idéologiques. Certes la sécurité est une compétence Régalienne de l’Etat. La Police Nationale doit être en première ligne, mais la lutte contre la délinquance relève d’un combat collectif. Le Maire a le devoir de s’engager. Il ne doit pas être prisonnier de diktats, d’une gauche rêveuse, naïve et angélique. Lors du dernier Conseil Municipal, la majorité a repoussé une proposition de notre groupe visant à mettre en place, à titre expérimental, une vidéo protection sur un territoire donné. Refusant dit-il de surveiller les Clermontois ! Alors que paradoxalement, dans de nombreux bâtiments publics, dans les transports en communs, sur les principaux carrefours, des caméras sont installées ! Il en est de même pour protéger efficacement la fresque « trompe l’œil » de Slobo, derrière la cathédrale.

• Le Maire a un rôle « pivot » dans la police de proximité. Prisonnier de ses dogmes, il refuse de renforcer la Police Municipale. Ors, paradoxalement, il ne cesse de réclamer plus de prévention et plus de présence sur le terrain. Nous avons à Clermont, un nombre réduit de policiers Municipaux. L’un des taux les plus faibles des grandes villes françaises. Il conviendrait d’augmenter les effectifs, de mieux équiper les hommes et de ne pas seulement les cantonner à la verbalisation des automobilistes. Leurs tâches devraient être réorientées sur des actions de sécurisation.

• Enfin, la ville doit relancer et mettre à jour le contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance, en étroite collaboration avec les services de l’Etat, de la Police Nationale et de la Justice. Brice Hortefeux vient d’annoncer la création de « Brigades Spéciales de terrain ». Celles-ci remplaceront les Unités Territoriales de Quartiers et ne seront plus affectées à des quartiers, mais à des bassins de délinquance. Ces policiers nationaux seront armés et respectés. Leur mission sera de sécuriser, prévenir et réprimer.

Car en fait, la meilleure prévention n’est-elle pas la peur de la sanction ?


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