La route qui descend en corniche depuis le Pas de Peyrol vous conduit naturellement à Salers (368 habitants). La pancarte vous avertit dès l'entrée dans l'"agglomération" : il s'agit d'un des plus beaux villages de France.
Vous êtes priés de garer votre véhicule sur les parkings aménagés à cet effet, et surveillés par un garde en battle-dress bleu marine avec casquette, qui très gentiment vous fera l'appoint si vous ne disposez pas de la monnaie pour le prix forfaitaire demandé : 2,50 €.
Ensuite, vous n'éviterez pas les boutiques d'artisanat qui guettent le chaland. Ici comme partout, ce qui me rappelle invariablement la montée au Mont Saint Michel. C'est la vie et la saison touristique est courte !
Vous prenez la rue du Beffroi, vous passez la tour de l'horloge, vous débouchez sur une belle place où trône le buste du bienfaiteur de la race Salers, Gabriel Pierre Marie de Lorette Ernest Philogone Tyssandier d'Escous, né à Salers en 1813.
Ce village fut érigé en bailliage royal au XVIème siècle, voici donc la maison du bailli - ou maison de Valens, avec ses fenêtres à meneaux et ses tours poivrières. De riches demeures de magistrats ont été construites, aux toits pentus de lauzes où la neige peine à s'accrocher. Ce sont aujourd'hui autant de belles maisons fleuries de géraniums-lierre, sur les façades en pierre volcanique le long desquelles grimpent des vignes vierges. C'est calme, éclatant sous le soleil, avec un panorama superbe sur les vallées alentour (celles de la Maronne (en haut à droite), du Rat et de l'Aspre)à partir de l'esplanade de Barrouze.
Comme partout en Auvergne, vous ne risquerez pas de mourir de faim. Inévitable truffade (pommes de terre coupées en rondelles cuites avec des lamelles de fromage), jambon sec, pounti aux pruneaux, aligot - sur commande - et planche de fromages. Du Salers, bien entendu, le meilleur du Cantal. On n'en sort pas indemne..
Mais ensuite, on ne peut plus regarder un morceau de ce délicieux fromage sans revoir ces charmants paysages. En hiver, cela est certainement moins confortable, mais tellement plus romantique !