L’existence de l’homme n’est pas possible sur Terre, sans nature. La nature doit avoir sa place afin, notamment, de pouvoir supporter la pression qu’exerce l’homme par l’exploitation des ressources. Lors du Grenelle de l’Environnement, il a ainsi été relevé que 40% de l’économie française dépendait directement de la qualité de l’environnement. Sa protection est donc nécessaire, le fonctionnement de l’économie libérale actuelle n’y veillant pas.
Pour autant, l’objectif porté par certains acteurs extrémistes de la protection de l’environnement vise une sanctuarisation, ou l’annulation de certaines activités. Cette orientation aurait, évidemment, un impact positif sur la capacité de la nature à se régénérer, mais aurait aussi un impact certain sur certaines sociétés humaines, sachant que ces deux effets induits ne sont pas aussi facilement évaluables que les organisations environnementales veulent bien le laisser entendre.
Tout d’abord, la régénération naturelle ne permettrait pas un « retour en arrière » vers un état naturel originel. En effet, l’impact de l’activité humaine, passée et présente, a fortement façonné ou influencé l’état actuel de la nature sur la majorité du globe. De plus, l’interdépendance de l’ensemble des systèmes écologiques, et l’évolution du climat (anthropique ou non) induiront un nouvel équilibre naturel.
Par ailleurs, les impacts les plus évidents d’une protection extrême sont d’ordre économique. Mais s’ils sont importants dans l’analyse du fonctionnement des sociétés humaines, ils ne sont heureusement pas les seuls à devoir être pris en compte. Pourtant c’est bien ce qui est souvent fait par certaines organisation environnementales. Un exemple a été la volonté de certains d’interdire la chasse au phoque pour les Inuits, alors qu’il est indispensable pour la survie des groupes qui cherchent à maintenir leur mode de vie ancestral.
Plus généralement, le principe de la protection de l’environnement, repris dans le Grenelle de l’Environnement, veille à réduire la pression de la société humaine sur la planète. Or, l’une des principales sources de cette pression concerne les besoins alimentaires. Avec l’explosion démographique depuis les années 90, cette pression va aller en s’accentuant. Une meilleure répartition de la nourriture sur le globe est nécessaire, mais reste encore un vœu pieu dans le système mondial actuel. Cependant, même s’il était mis en œuvre, arriverait un moment où les ressources ne seraient plus suffisantes pour nourrir une démographie mondiale plus importante : comment sélectionner les heureux bénéficiaires d’une alimentation équilibrée ?
Sur le plan du mode de vie, sans considérer l’alimentation, le niveau de vie européen n’est pas supportable par la planète s’il était généralisé à l’ensemble de la population mondiale présente, et encore moins dans le cas d’une population mondiale portée à 9 milliards d’habitants. Les organisations environnementales envisagent-elles d’abaisser notre niveau de vie au niveau de vie moyen des chinois (niveau actuellement supportable sur l’indicateur CO2) ?
Une dernière solution, que prônent certains à voix basse, serait de diminuer la population mondiale … Mais sur quel critère ?