.... qui commence !
Qui dit nouvelle année suite à un redoublement, dit nouvelle promotion... et qui dit nouvelle promotion, dit qu'on se sent l'âme d'une nouvelle qui débarque en plein milieu d'année dans une nouvelle école où elle ne connait personne. Même en connaissant quelques un d'entres eux, on ne se sent juste pas à sa place.
Peut être est ce l'été, le dernier stage, ou une forme de lassitude après les premiers cours où on lutte pour ne pas s'endormir... où on se retape, les mêmes profs, les mêmes cours, sans savoir ce qui est le mieux pour nous, sécher les cours ou y rester. Surtout quand on sait, que les profs n'interrogent que rarement sur leurs cours à proprement parler... mais que les questions sont souvent celles des annales.
Une nouvelle année qui commence assez bien, puisqu'on retrouve ses amis et après tant de mois séparés, c'est plutôt chouette de tous se retrouver... Mais, les mauvais souvenirs de ma première K1, reviennent en force. Premier TP, groupe impair donc pas de binome, donc toute seule. Une vieille habitude en kiné... Et une forme de regard extérieur à observer un groupe où tout le monde se connait. Deux groupes, les filles sauf un, et les gars de l'autre. Et toi, au milieu te demandant franchement ce que tu fous là !
Aucune motivation, aucune envie de faire des efforts, aucune envie de se méler aux autres...
Aucune envie de se battre comme en K1 pour avoir un binôme...
Et une envie de meutre envers sa copine qui a laché la kiné... parce qu'elle aurait pu être avec elle en ce moment même, et que voilà, les choses seraient alors différentes.
Pas trop hate d'avoir le prochain TP, où je me ferais tout autant chier que le premier !
Enfin, y a quand même quelques changements depuis l'an passé.
La sensation d'être rentrée dans la cours des grands, des filles casées de kiné ( ouais, elles le sont quasimment toutes, donc elles ne parlent que de cela, et donc, les sujets de discussions sont oh combien limités ! ) même si c'est pas tellement officiel, et comme je ne crois en rien dans le genre humain, je ne m'en vante pas. Ce qui m'empêche pas de sourire parfois comme une conne ! ( ouais, on a aussi tendance à l'être ).
Mais il est chouette... il dit rien pour mes mains, alors que moi, ca me saoule grave de faire des crises d'hyperhidrose depuis un mois et encore plus quand il est dans les parages. Mais il me taquine, et du coup, je le prend assez bien. Ce qui m'aide à oublier le fait que cette chose est parfois incompatible avec la pratique kiné. Parce que y a toujours cette peur de toucher...
Qui dit retour en kiné, dit retour des grands clichés " détendez vous, relachez vous, vous êtes tendue " et l'envie de se dire : j'aurai pensé que ca aurait changé depuis que je l'ai rencontré.
Et les premiers coups de gueule : l'ORDRE DES KINES c'est vraiment de la merde ! Sérieux, j'ai hate de comprendre à quoi ils servent à part nous pomper du fric. Parce que je croyais que leur mission c'était de nous défendre, et ils trouvent rien de mieux que de proposer la création d'aides kinés. Les étudiants avec qui j'ai discuté sont furieux. Car si on a pas l'âme d'un commercial, si on veut faire de la kiné à l'ancienne, ca sera foutu... Tout est une histoire de profit, sur le dos des patients. Et ca me répugne !!!
J'ai pas choisi un métier de soin pour gagner des millions.
J'ai jamais choisi de vendre mon âme au diable...
Mais créer des aides kinés, c'est vendre notre beau métier au rabais, pour des gens sous qualifiés qui feront les " sales taches " qu'on aime pour un salaire tellement bas que les RH se précipiteront pour les prendre dans leurs hopitaux et que les kinés libéraux en profiteront pour faire de gros profits à moindre coup.
Ca me dégoutte tellement que ce monde de la santé soit gouverné par des idées d'argent...
Parce que finalement, ce qui effrait, c'est de se dire, qu'on pourra jamais rester avec nos idéaux, et qu'il faudra franchir cette barrière qui nous dégoutte et rejoindre ce que nos patients appellent de " mauvais kiné " " il s'occupait pas de moi " " il m'a branché sous électrodes et il est parti en voir un autre "...
En fait, plus le temps passe, plus on est nombreux à se dire, que notre métier de kiné est une voie de garage ! Car quelques soient les nouvelles réformes mises en places ceux sont les 5 dernières promotions au moins qui se feront couillées !!! Parce qu'elles ne bénéficieront pas du nouveau programme d'enseignement, parce qu'elles n'auront pas assez d'expérience pour une revalorisation des acquis... Bref, quoiqu'il se passe, on se fait couiller !
Et de se dire que ce qui nous attirait dans ce métier, ce qui a fait qu'on est entré en K1, c'est tout ce qu'on va perdre, avec les années qui passent... Et que ce qui risque de se passer, c'est qu'on déteste notre métier.
" toi, ca va, Kath, t'aime ce métier... mais, moi, je le hais, je compte les jours de la fin de mon contrat, je déprime, j'en peux plus... "
Le temps passant, j'ai juste envie d'être libre. De plus étudier, de plus travailler... de plus avoir cette impression que ces études ne mènent à rien, ou que ce que je fournis comme travail personnel ne peut pas m'aider puisque les élèves qui passent sont aussi ceux qui trichent aux examens. J'en ai juste marre de faire les choses bien, et que ca ne marche pas...
Et c'est que le début de l'année...
Parfois, y a l'envie de tout plaquer...
Et parfois, l'envie de continuer parce que ce métier je l'aime. Mais moins, qu'y a un an... Moins que y a deux ans...
Parce qu'à force, on est juste démotivée... on en a juste marre... on veut juste être comme les autres autour de nous, avoir une vie privée, faire du sport, avoir des horaires descentes permettant une vie de famille, et pouvoir avoir un salaire permettant d'avoir un appartement...
On en a marre d'être juste des étudiants qui triment pour rien !
K.