Depuis lundi soir, 19 heures, l'appel à la grève lancé par les syndicats pour protester contre la réforme des retraites a produit ses effets : les transports en commun (SNCF, RATP…), notamment, sont raisonnablement perturbés.
Deux TGV et Transiliens sur cinq, un TER sur deux, un Corail sur quatre, entre un RER sur trois et trois sur cinq, entre un métro parisien sur quatre et un trafic normal… La grève n'est pas si suivie que cela, mais est-ce l'important ?
Depuis lundi soir, et jusqu'à mercredi matin, les Français ont des difficultés pour se rendre au travail et en revenir, même s'ils peuvent toujours le faire.
L'utilisation d'un réseau de transports en commun qu'ils financent pour une partie notable par leurs impôts leur est rendue difficile par des syndicats qui sont lourdement subventionnés, et, dans le cas de la fonction publique, composés de personnes protégées par le statut privilégié du fonctionnaire.
Et le pire, c'est que les Français, quand ils parviennent à atteindre une gare ou une station de métro, se voient entendre dire que les difficultés qu'ils rencontrent sont dues à un « mouvement social ». Étymologiquement, le mouvement social a lieu quand les individus composant la société agissent.
Pourquoi, alors, qualifier de « mouvement social » l'immobilisation de la société ? Pourquoi parler de « journée d'action » pour une grève ? Pourquoi parler des « forces vives de la nation » pour désigner les hiérarques des syndicats de la fonction publique, qui défendent les privilèges de celle-ci ?
Nous ne sommes certes pas dans la situation brossée par George Orwell dans 1984. Mais la « novlangue » décrite à la fin du roman présente les mêmes caractéristiques : falsification, jusqu'à l'inversion, du sens des mots courants.
Article repris du Cri du contribuable, avec l'aimable autorisation de l'auteur