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Lorsque tu entres et enfin souris, mes mains tremblent de te savoir enfin hors du gouffre.
C'est si fragile une vie qui oscille longtemps, entre vie et trépas, puis tombe brusquement, du côté de la renaissance.
*
Nous oscillons entre intensité du désir et patiente retenue.
Notre pas vacille de part et d’autre du miroir, en un périlleux numéro d’équilibriste.
Nous nous regardons. Nos pupilles sont surprises de savoir plonger si profondément dans l’émoi de nos âmes.
Nous savons l’impossible de la situation.
Nous louvoyons. Mes lèvres s’avancent. Tu avances ton front. Un baiser s’y dépose qui vient arrêter l’élan.
Nous voici, silencieux, si nus à l’intérieur dans le souffle d’un vent qui nous laisse, frémissants, sur la margelle de l’instant.
*
Alors je bois au vertige des rêves
.
Ils déposent leur fardeau d'étoiles
Au petit matin de regard d'attente
.
Ils savent la beauté qui se conjugue
En aurores délicates
Sous les yeux de tendresse
*
Nous demeurons suspendus à notre souffle qui se fait court.
Si dense moment que celui où nous pourrions céder à l’appât du vertige.
Nos lèvres tremblent de nous savoir démunis de toutes défenses.
D’un sourire de connivence nous faisons un pas en arrière.
Le deuxième, déjà, rompt le charme.
Nous voici devant la porte ouverte,
Ne sachant plus très bien que faire de nos souvenirs.
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Manosque, 3 août 2010
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