Quand la facture au compteur explose, le médiateur de l’énergie s’impose !

PAR HERVÉ FAVRE.
 Outil utile mis en place par les services de Denis Merville: le comparateur d'offres.

Le médiateur de la République, on connaît bien, surtout depuis que le Nordiste Jean-Paul Delevoye occupe cette haute fonction. Mais il est une autre bonne adresse à connaître, celle du médiateur de l'énergie, Denis Merville, et de son délégué général Bruno Léchevin, un autre « Ch'ti » originaire de Sallaumines que nous avons rencontrés dernièrement.

Son travail n'est pas anodin.
À titre d'exemple, les fournisseurs d'énergie sont revenus à la une de l'actualité, la semaine dernière.
GDF Suez est notamment accusé de surestimer les factures de ses clients et d'appliquer les hausses de tarif à l'avance.

Les services du médiateur de l'énergie installés dans les locaux de la Commission de régulation de l'énergie ont deux missions définies par la loi : d'une part, informer les consommateurs dans le maquis du marché des tarifs de l'énergie désormais ouverts à la concurrence d'autre part proposer des
solutions aux litiges entre les fournisseurs et les consommateurs. En 2009, le médiateur a été saisi de 14 000 dossiers, plus du double de l'année précédente, première de son mandat de six ans !

Litiges sur les relevés de compteurs, estimations erronées à l'origine de redressements douloureux, ventes forcées de nouveaux contrats, mauvaise qualité du service, factures qui n'arrivent pas : les causes de court-circuit dans la relation client - fournisseur ne manquent pas. Et c'est le médiateur qui par ses « recommandations » va rechercher une solution à l'amiable.

Ainsi, 73 % des réclamations reçues et entrant dans le champ de compétence du médiateur ont été résolues l'année dernière. Les litiges persistants ont donné lieu à 279 « recommandations » aux fournisseurs, écrites et motivées.

Le Nord - Pas-de-Calais en tête des saisines

Des exemples d'intervention du médiateur, il n'en manque pas dans le Nord - Pas-de-Calais qui est son premier « client », avec 12,5 % des saisines, contre seulement 8 % pour l'Île-de-France. Un exemple parmi beaucoup d'autres : cet habitant de Roubaix qui conteste en février une facture de gaz de 1 013 E basée sur une évaluation qu'il estimait surévaluée. L'intervention du médiateur lui a évité une coupure en plein hiver et la suspension de l'obligation de paiement pendant la durée de l'examen de son dossier.

Dans une région plus touchée que d'autres par la « précarité énergétique », le médiateur intervient souvent pour éviter des coupures de courant ou de gaz chez des personnes en grande difficulté financière. Quand on ne touche que le RSA, comment faire face à l'arrivée d'une facture de régularisation de 900E ? C'est un des cas qui a été soumis récemment au médiateur dans notre région et qui a abouti à un échelonnement mensuel raisonnable de cette dette.

« Nous sommes des facilitateurs, pas des gendarmes de l'énergie », souligne Denis Merville. L'institution plaide notamment pour la « réversibilité », c'est-à-dire la possibilité pour le consommateur ayant quitté l'opérateur historique EDF ou GDF, de revenir s'il le souhaite aux tarifs réglementés. Une proposition de loi en ce sens a été votée en mars 2010 en première lecture au Sénat.

La libéralisation du secteur de l'énergie n'a pas, en effet, tenu ses promesses de baisse des coûts pour le consommateur. Bruno Léchevin le souligne : «On est entré dans une énergie durablement chère, avec la fin du cycle qui a vu le prix de l'électricité augmenter moins que l'inflation ces vingt dernières années.» Raison de plus pour être vigilant en ouvrant ses factures ! •

Sur le site du médiateur, les consommateurs trouveront notamment un « comparateur d'offres » bien utile pour éclairer leur choix !

www.energie-mediateur.fr
ou numéro azur 0 810 112 212.

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 La Voix du Nord :

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2010/08/30/article_quand-la-facture-au-compteur-explose-le.shtml