Je plains ce pauvre monde d'avoir vécu sans moi durant des millénaires!
La terre n'est que l'écrin, imparfait toutefois, de ma juste splendeur.
J'en suis le luxe exquis, le joyau éclatant, la parfaite grandeur,
Admirable et sublime, magnifique, grandiose, inutile et somptuaire!
Sans moi toout serait plat insipide et sans joie tout en manquant de nerf
Je jouis infiniment de mon alacrité comme de mon grand coeur
J'apporte la dignité inhérente et subtile de l'être supérieur
Et je vais, chaque jour, généreusement moi, délicieux, débonnaire!
Mais ma grande bonté n'est pas le seul atout venu ma personne!
Car un "je-ne-sais-quoi" d'harmonieuse présence, qui, chaque jour, m'étonne
Me transforme en vrai dieu, sans effort, comme ça et tout spontanément!
Je sais que c'est injuste et je plains vivement vos imperfections!
Mais ainsi va la vie: supportez bravement cette malédiction
Tout en jouissant, veinards, de contempler l'ardeur de mon rayonnement.