La fête de Rosh Hashana, littéralement "tête d’année", est célébrée le 1er du mois de Tishri.
L’année juive débutait autrefois non pas le 1er Tishri, mais le 1er Nissan, au moment de Pessa'h, la Pâque juive, au printemps.
Le 1er Tishri est le nouvel an à partir duquel on calculait les années sabbatiques et les jubilés. Avec le temps c’est cette date qui s’imposa comme début de l’année religieuse et fut appelée Rosh Hashana.
Tishri est donc, non pas le 1er mais le 7ème mois de l’année, et c’est le mois le plus riche en fêtes avec Rosh Hashana, Yom Kippour, Soukkot, Simhat Torah.
Il marque le début de dix jours de pénitence qui se concluent par la fête de Yom Kippour, le jour du Grand Pardon.
Rosh Hashana comme Yom kipour revêtent un caractère austère. Ce sont des fêtes plus solennelles que joyeuses.
Rosh Hashana est célébrée durant deux jours aussi bien en Israël qu’en diaspora.
A l’époque du second Temple, le sanhédrin fixait la néoménie, la nouvelle lune sur le témoignage visuel de deux personnes dignes de foi.
Puis la néoménie était proclamée et la nouvelle propagée aux quatre coins d’Eretz Israel.
Comme la proclamation ne pouvait pas toujours se faire à temps, il arrivait que certains soient en retard d’une journée.
Pour éviter de négliger la sainteté du 1er Tishri, les rabbins décidèrent de rajouter un jour de fête.
Aujourd’hui, la fixation de la néoménie se fait par le calcul et l’on est certain de la date du 1er Tishri bien à l’avance, mais les 2 jours de fête ont été conservés.
L’expression Rosh Hashana n’apparaît qu’une seule fois dans le Tanakh (Yéhèzqèl (Ezéchiel) 40, 1), mais ne parle pas d’un jour de fête le 1er Tishri.
Par ailleurs Néhèmya (Néhémie) décrit une grande fête le 1er jour du 7ème mois (Bamidbar (Nombres) 8, 1-10).
Ce texte permet de supposer que l’origine de Rosh Hashana est une célébration particulièrement solennisée de la néoménie, la nouvelle lune qui marque le début du mois.
Il montre en tout cas que cette fête était observée à l’époque du Second Temple.
Les rabbins ont repris l’appellation de Rosh Hashana (Yéhèzqèl (Ezéhiel) 40,1).
La liturgie parle, elle, de cette fête comme yom ha-din "jour du jugement" et yom ha-zikaron "jour du souvenir" qui sont les deux grands thèmes de la fête de Rosh Hashana.
C’est normalement à la synagogue au cours des offices que quelqu’un sonne après avoir dit les bénédictions appropriées.
Le mot terouah signifie clameur, cris, sanglots.
Chaque sonnerie terouah, son saccadé évoquant les pleurs ou shevarim, sons brisés est encadrée par une teqiah, son long et prolongé.
Depuis l’époque talmudique le nombre de sonneries est de trente.
Il s’agit de briser les cœurs, les remuer pour provoquer le repentir.
Le Talmud (Rosh Hashana 16a) dit en effet que le 1er Tishri tous les habitants de la terre passent un à un devant D.ieu comme les brebis devant le berger.
Et D.ieu voit simultanément tout ce qui se passe dans leur cœur.
Ce jour là, trois livres sont ouverts devant D.ieu et chacun est inscrit dans un livre.
Ses livres sont celui des pécheurs invétérés "reshaim gemourim", celui des justes "tsadiqim" et celui des "moyens" "beinonim".
Mais le sort des beinonim est suspendu jusqu’à Yom Kippour.
Ils ont dix jours pour se repentir et faire pénitence, et espérer ainsi d’être inscrits au Livre de vie. Sinon ils seront condamnés à expier leurs fautes.
Ce jugement prononcé le jour de Rosh Hashana ne concerne que la vie terrestre.
D.ieu décide si l’homme a mérité une année de bonheur et de réussite ou une année d’épreuves.
C’est aussi un jour de Rosh Hashana qu’Adam fut jugé, se repentit et fut pardonné. D.ieu aurait alors dit "Que ce soit un signe pour tes enfants, de la même manière que toi, tu as été jugé et pardonné en ce jour, eux aussi seront jugés et pardonnés".
Rosh ha-shana est aussi le jour du souvenir.
C’est D.ieu qui est appelé à se souvenir, pas l’homme.
L’homme invite D.ieu à se souvenir de ses actions en faveur de son peuple, par amour pour lui. C’est une manière de demander à D.ieu sa miséricorde.
Ainsi le jour du jugement est adouci par le jour du souvenir.
Le moussaf de Rosh Hashana résume ceci dans une prière "Dès le commencement, Tu nous as annoncé que tu instituerais un jour de souvenir pour te rappeler tous les êtres vivants, les innombrables créatures et tous leurs actes ; c’est aujourd’hui en souvenir de ce premier jour le jugement s’effectue à Rosh Hashana".
Hag sameah. Shana Tova à toutes et à tous.