Eté 2010, le Gard entre Cévennes et littoral...

Par Sandy458

Après le Cantal, le Jura et l’Isère, notre tour de France a guidé nos pas vers le Gard et plus particulièrement dans le pays du Duché d’Uzège.

Oliviers, lavandes, lauriers roses, pins parasols et cigales… vous croyez que je constitue un catalogue de clichés du Sud ?

 

Clichés peut-être mais surtout emblèmes de la région, ils sont omniprésents mais il serait dommage de ne s’arrêter qu’à leur contemplation.

Posons nos bagages dans la petite ville d’Uzés, célèbre pour conserver le souvenir d’André Gide qui chantât sa beauté et celle de ses paysages.

D’ailleurs, il existe un coloris renommé, le  vert Uzès, d’une teinte mi-olive mi amande  que vous ne manquerez pas de remarquer sur les portes et les volets des habitations.

 

Si vous craignez la foule et la chaleur, évitez de vous promener dans les ruelles en début du mois d’août. Le thermomètre explose,  la traditionnelle Fête Votive draine un public amateur de démonstrations taurines – ah, la force brute des taureaux camarguais et la bravoure des chevaux, lors des abrivados-bandidos qui paralysent la ville !

Les abrivados-bandidos sont des jeux taurins directement inspirés du travail des Gardians lors des déplacements des manades. Les taureaux traversent la ville et reviennent à leur point de départ, leur cavalcade perturbée par des jeunes attrapaïres qui prennent un malin plaisir à isoler une bête et à se mesurer à sa puissance.

 

Pour vous remettre de vos émotions, je vous propose de goûter à un peu de douceur et de changer totalement de registre en vous ruant au Musée Haribo, non loin d’Uzès. Là, vous saurez tout de Hans Riegel, le confiseur créateur de l’Empire Haribo, de la fraise Tagada, des rouleaux de réglisse Zigoto et des Oursons, entre autres délices. Et si vous parvenez à sortir de la boutique du Musée sans avoir fait un seul achat, je vous tire mon chapeau !

Pour vous donnez bonne conscience après ses agapes sucrées, direction la « campagne » !

Dans « Si le grain ne meurt » André Gide évoque cette campagne uzétienne et la garrigue  composée de cistes, de lavandes,  du passage du Gardon – souvent à sec – qui s’écoule tant bien que mal au milieu de la poussière  blanche.

 

Pendant vos marches, ne manquez pas les capitelles, sorte de cabanes de berger construites en pierre, cousines des bories du Lubéron.

Lorsque vous êtes gavés de ces villages, encore authentiques pour certains, partez à la découverte du pays en empruntant les chemins de randonnées. A mon sens, seul arpenter les sentiers sauvages permet de réellement s’imprégner de l’esprit d’un terroir.

Sur cette terre aride, enivrante et lumineuse jusqu’à l’aveuglement, vos pas risquent de vous mener jusqu’à la garrigue véritable.

Les garrigues devrais-je dire car il en existe de 3 sortes de la plus désertique à la plus arborée !

Envie de fraîcheur ?

Suivez le cours de la Cèze qui ondule sous une voute verte, jaillit à ciel ouvert et donne leurs noms aux bourgs du coin.

Allez vous perdre dans les ruelles de La Roque sur Cèze, classé comme un des plus beaux villages de France et profitez de la fraîcheur (relative…) des cascades de Sautadet, non loin de là.

Mais que serait le Gard sans ses vestiges de l’époque Romaine ?

Le fameux Pont du Gard, aqueduc de son état,  exhibe fièrement ses 2 000 ans…

Nîmes,  la belle Romaine,  s’enorgueillit de ses Arènes, de la Tour Magne, du Temple de Diane, de la Maison Carrée.

Offrez-vous un « passe » romain pour parcourir sur 3 jours maximum tous ces monuments historiques. Un jeu de piste est spécialement proposé aux enfants pour donner une teinte ludique aux visites.

Au fait, ayez une pensée émue pour Alphonse Daudet,  enfant de cette ville !

 

Décidément, il fait trop chaud.

Je vous propose de passer un moment sous terre, à visiter la Grotte de Talabruc, dans les Cévennes.

Cette grotte a la particularité d’arborer des concrétions uniques et dont la genèse géologique échappe encore aux spécialistes : les 10 000 soldats.

 

 

 

Dans un style toujours aussi rafraîchissant, visitez l’Aven d’Orgnac.

Orgues majestueux, concrétions millénaires vous y attendent. Et si le démon de la spéléologie vous chatouille, sachez qu’un « safari spéléo » est proposé en sus de la visite simple !

A l’air libre, le musée de la préhistoire et les expositions temporaires cultiveront les esprits des jeunes et des parents…

 

 

 

  

Oh, j’allais presque oublier de vous parler de la partie littorale du Gard.

Si je vous dis flamand rose, taureau, cheval blanc, vous me répondrez à coup sûr :  la Camargue !

Gagné âprement sur les marais et disputé aux moustiques,  la situation de ce bout de terre continue à être alarmante. Les manades périclitent faute de débouchés à l’élevage taurin et c’est pitié que de voir les braves chevaux blancs s’abrutirent dans les balades touristiques pour vacanciers en quête d’un pseudo vernis « gardian ».

La riziculture s’étiole et seule l’exploitation saline perdure.

Ajoutez à cela une gestion assez étrange de l’espace naturel (constructions privées aberrantes, zones de chasse libre qui se confond avec le Parc National si bien qu’on ne sait plus où on est et ce qu’on est autoriser à y faire, pollution agricole, inondations, digues sapées, montée inéluctable et prévue des eaux à cause du réchauffement climatique…), la Camargue est gravement malade mais connait  quelques soubresauts qui pourrait en étonner plus d’un et prouver qu’elle recèle des trésors d’ingéniosité et de volonté…

Si la vue des usines à balades sur chevaux camarguais vous déprime, rabattez-vous sur le Parc ornithologique du Pont  de Gau.

Cette espace préservé EST la Camargue avec ses marais, ses moustiques, sa faune et sa flore endémique. Puissant.

Si le cœur vous en dit, 4 km plus loin, vous pourrez faire trempette dans la Méditerranée,  aux Saintes Maries de la Mer.

 

 

Cette virée dans le Gard est très incomplète : Orange, Alès et tant de sites remarquables nécessitent de revenir arpenter cette région très riche sur les plans culturels, environnementaux, historiques.

Si la balade vous a séduit que vous avez envie de la prolonger un peu, vous pouvez consulter l’album photo Gard 2010, en bas, à droite de ce blog.

Et pour finir, voici mes « madeleines de Proust », clins d’œil et petits souvenirs personnels :

… tartines de tapenade verte ou noire arrosée de Saint Firmin (vin du Duché d’Uzès), à déguster sous la tonnelle envahie de vigne vierge…

… les chasses pacifiques aux lézards et aux cigales…

… la Croix de Camargue -  foi, charité, espérance…

… Les histoires inventées à brule pourpoint sur demande des enfants (La légende de Monsieur Orage, La vie insolite et nocturne de Madame Ténèbres, Le conte du roi-Roi, de la grenouille et de sa quenouille, Les étourderies de Mademoiselle Gâche…)

… la visite surprise de Sting, le scorpion …