Soudain, le pouvoir sort le chéquier, 90 millions par an seraient sur la table. Bercy est presque d'accord. (Attention, le lien va vers Le Monde, c'est un peu comme citer le Figaro dans le temps...) C'est la méthode Sarkozy pour briser les grèves : comme avec les pêcheurs, il leur donne ce qu'ils veulent, ou presque. Tant mieux pour les grévistes, grâce à eux le syndicalisme est bien vivant. Leurs journées de travail perdues, ainsi que les difficultés imposées à nous autres usagers n'auront pas été en vain, car même si cette proposition est jugée insuffisante, elle montre que les syndicats ont renforcé leur position en faisant la grève. Les purs et durs de l'UMP devront trouver des parades pour ne pas reconnaître que leur Très Grand Homme (TGH) de la Rupture Intégrale est à nouveau en train de se coucher.
Il faudrait maintenant que la communication à gauche profite de la situation pour rendre Sarkozy et son gouvernement responsables des toutes ces "galères". En effet, pourquoi avoir attendu aussi longtemps? Pourquoi avoir passé une semaine, avant le début de la grève, à faire les durs à cuire, à annoncer qu'ils ne bougeraient d'un pouce, si c'est pour arrêter maintenant?
Ont-ils encore un super plan ? C'est ce que pense Chérèque:
Le syndicaliste se demande également "depuis le début si on n'est pas dans une coproduction". Selon lui, il y a eu "une coproduction pour déclencher cette grève", avec "un gouvernement qui nous avait annoncé (...) dès le 29 octobre : il y aura une deuxième grève, mais elle ne sera pas longue". "Et maintenant, le gouvernement, avec les syndicats les plus durs de la SNCF, organise la jonction avec la journée d'action des fonctionnaires", dénonce M. Chérèque.
Selon lui, les syndicats les plus radicaux veulent "faire un mouvement politique", et "le gouvernement est intéressé par ce mouvement politique", car "il est plus facile pour le gouvernement d'avoir ce mouvement globalisant et politique que de répondre demain concrètement aux problèmes des fonctionnaires et de leur pouvoir d'achat".
La semaine dernière, j'aurais été tenté de donner un peu de crédit à cette hypothèse. Mais aujourd'hui j'ai une autre explication.
La voici.
En tant que stratège politique, Sarkozy est nul. Mais nul.