Sans véritable surprise, Eric Schmidt a confirmé lors du salon de l’IFA 2010 à Berlin ce que tout le monde prévoyait. L’entreprise américaine va bien lancer sa Google TV, véritable plate-forme hybride entre la télévision et Internet, dès cet automne aux États-Unis. Pour les téléspectateurs européens, il faudra encore s’armer de patience, puisque le service ne sera pas disponible avant l’an prochain.
Le salon allemand a également été l’occasion pour Sony, l’un des partenaires industriels de Google, de révéler le premier téléviseur compatible avec la plate-forme de Google TV. Bien que le prix et le calendrier de commercialisation n’ont pas été dévoilés, l’appareil s’est rattrapé en montrant quelques-unes de ses fonctionnalités, à la fois du côté de la télévision et du côté du web.
Avec un marché potentiel de 4 milliards de consommateurs dans le monde, la télévision est désormais un enjeu financier considérable pour la firme de Mountain View. Pour maitriser d’importantes parts de marché à la fois dans le secteur de la télévision et sur le web, l’entreprise s’est entourée d’industriels de premier plan pour concevoir un appareil favorisant la convergence de ces différentes audiences.
Aux États-Unis, Google a déjà établi un partenariat avec Dish Network, le premier opérateur satellite du pays. Ces accords sont nécessaires pour assurer la souplesse qui caractérise Google TV. En effet, sans le concours d’un opérateur TV partenaire, le passage du flux télévisé aux contenus Internet pourrait être moins attrayant. Dès lors, le moteur de recherche doit tisser des partenariats sur le Vieux Continent pour espérer réussir son lancement.
Or, un faisceau d’indices convergents laisse à penser que Google va s’associer à Free pour proposer la Google TV en France. Si aucune des deux firmes n’a pour l’heure communiqué en ce sens, différentes déclarations des responsables du fournisseur d’accès à Internet nous permettent de croire à une alliance Google – Free sur ce terrain.
Le 30 juin dernier, Xavier Niel – le vice-président et directeur de la stratégie d’Iliad, la maison-mère de Free – avait prophétisé la mort prochaine des boîtiers ADSL : « on voit arriver de nouveaux acteurs qui fabriquent des boitiers : le nouveau décodeur d’Apple, qui sort en fin d’année, la GoogleTV d’Android qui arrive prochainement, et les téléviseurs connectés« .
« D’ici 15 à 20 ans, ces équipements auront fait disparaître le concept de box du marché français et il est vraisemblable que la télévision devienne un bien de consommation quasi « jetable ». Parallèlement, il est tout aussi évident qu’on continuera à s’abonner à un opérateur pour accéder aux services et contenus fournis par ces boîtiers » avait-il expliqué.
Bien entendu, Free a toutes les raisons de ne pas s’allier à Google. L’opérateur dispose déjà d’une riche offre de services, lui permettant d’avoir certaine longueur d’avance sur le géant américain. Free avait d’ailleurs considéré en août que l’Internet n’était finalement qu’un simple accessoire subventionné par ses services. Mais l’opérateur pourra-t-il réellement faire face à la machine de guerre qu’est Google ?
Ces interrogations pourraient trouver leur réponse à la fin de l’année. Cet été, Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad, avait annoncé « le lancement d’une innovation majeure d’ici à la fin de l’année dans les boitiers ADSL« . Cette innovation majeure, qui se traduira certainement par le lancement d’une nouvelle box, pourrait porter en elle les premiers jalons de la future coopération entre Google TV et Free.