Une journée de grève

Hier, j’ai reçu par mail la liste des 30 nouvelles retenues à un concours. J’y ai cherché désespérément l’œil sec. Première lecture, deuxième lecture. En vain. Boulée… mon ego en a pris un coup. Vexée, blessée, je décrétais à Monsieur : terminé l’écriture !
Au réveil, j’y repensais encore avec gros nœud dans la gorge. Un coup d’œil à ma PAL puis à ma PAR ( Pile à Repasser ) : autant déprimante l’une que l’autre. Au secours ! Première idée qui me passe par la tête : courir jusqu’au supermarché et m’acheter de quoi faire une orgie de chocolat (rien de mieux pour chercher le moral qui se morfond dans le fond des chaussettes). Mais pour accompagner tout ce sucré hautement calorique, il me fallait des lectures légères, des parenthèses faites de sourires.
Je téléphone à la médiathèque où l’on me répond « nous sommes en grève. Au revoir Monsieur ». Faire grève sur son lieu de travail … oui pourquoi pas. A noter que ma voix de baryton a encore fait son effet.
10h00 pétantes, je décide d’aller chez Dialogues même s’il n'y avait pas de bus. Tant pis pour mes genoux ! Que vois je ? Une marée humaine s’agglutinant sur les trottoirs en direction du centre ville.
A quoi reconnait-on un gréviste à Brest ? A sa tenue ! De bonnes chaussures de marches et un K-Way …
J’ai fait le plein de lectures légères (là, c’est la CB qui a eu mal) et ensuite je suis allée au café. Pas un endroit branché au design glacial non au vrai café, celui où dès 9h00 du matin, certains se désaltèrent l’épiglotte avec un verre de vin de blanc. Assise au comptoir, j’ai discuté avec mes voisins sur le sujet du jour avec comme fond sonore, le mégaphone qui scandait « retraites, boulot, virons Sarko ». Un café (malgré mes prédispositions génétiques pour le verre de rouge ou de blanc), papotage et je suis repartie le cœur plus léger.
Bilan de la journée : j’ai les genoux éclatés, j’ai augmenté ma PAL mais le moral va mieux !