OH! C’est le premier mot qui est sorti de ma bouche. Il a été accompagné immédiatement d’un « p**ain » après avoir écouté l’album de Madjo qui sortira dans les bacs le 13 septembre prochain. Trapdoor est une véritable pépite, une irrésistible boîte à musique ou s’entremêle sonorités blues et harmonies vocales tantôt en anglais tantôt en français.
Après une première écoute intégrale de l’album, on se dit 1. qu’il n’y a pas de mot pour définir le ressenti général (ça fait quatre jours que je me triture les méninges pour écrire cette chronique) et 2. qu’il diffère totalement de l’EP sorti un peu plus tôt dans l’année. L’EP très orienté folk intimiste ne représente qu’une toute petite partie de l’univers de Madjo. Trapdoor, lui est indéfinissable. Les influences sont diverses, tout comme les humeurs également, les mélodies et les rythmes. Madjo bidouille les sons, et mélange les langues et bricole une boite à son pour sortir un écrin. Mélancolique et poétique, la plume de Madjo (et celle de Félix Perez qui a co-écrit certains textes) distille le thème de l’imaginaire et du monde animal. « Cœur Hibou » en est un parfait exemple. Inspiré du bestiaire d’Apollinaire, ce morceau mélancolique et spleenesque à souhait frictionne l’échine. Il est sans doute mon gros coup de cœur de l’album. Autre morceau coup de cœur : « Catch The Bird » qui suit immédiatement « Cœur Hibou ». Pour le coup, ce morceau-là est totalement dans l’esprit folk dans lequel baigné l’EP. A côté de ces titres tristes et mélancolique ou retrouve des mélodies beaucoup plus lumineux et rayonnant comme « Lion Monkey Husband » pour le coup très rythmée et sautillant ou encore « Mad Mind » et ses sons tribaux. Si on séduit par les compositions, on est tout simplement transporté par cette voix particulière, magnétique et gorgé de soul de Madjo.
Madjo affirme son identité et son univers musical dans cet album qui est à son image : un album coloré, charmeur et irrésistible. Ne cherchez surtout pas à comparer Trapdoor à ce qui existe déjà, il ne ressemble rien d’autre, il est unique. C’est du Madjo, un point c’est tout!
Sabine Swann Bouchoul
(Merci à Lucie C. et à Cécile G.)