Dans grève, il ya Eve. (Ferait mieux de prendre sa retraite, le gaucho !)

Pour beaucoup d’entre nous, blogueurs politiques, la grève d’aujourd’hui va forcément être l’un des sujets de prédilection, passage obligé, événement inévitable, qu’on soit de droite ou de gauche.

Alain, de la Section socialiste de l’île de Ré, a ressorti de ses cartons un vieux billet de 2007 effectivement toujours au goût du jour, qui nous parle des jaunes, ces trouillards, peureux, timides, et autres je-m’en-foutistes qui ne descendront pas dans la rue. Mais aussi ceux qui ne le peuvent pas, faute de moyens financiers suffisants. Mais pour d’autres, tous les prétextes sont bons…

« Espérons que les « jaunes » d’aujourd’hui, tristes hères sans repères, qui ont vocation à être les victimes de demain d’une dérégulation sociale sans pitié seront une infime minorité… »

Le jaune qui suit préfère se livrer quant à lui à une savante analyse concoctée très probablement sur un coin de table de la comète connue par sa seule grâce. Dans le billet cité en lien, il fait comme dab : citer les copains pour avoir des liens, saupoudrer d’une ou deux citations, et voila le tour est joué ni vu ni connu j’t’embrouille, je suis un bon blogueur de gauche, avec ou sans arguments. Mais surtout, hein, GdeC, infâme crapule diviseuse de la gauche unie main dans la main dans les leftblogs, faut pas critiquer, c’est moi le prems !

Ceci dit (ça fait toujours du bien et c’est facile de lui taper dessus il réagit au quart de tour), il a en partie quand même raison sur le rôle de certains non-représentants du peuple puisque non élus qui se permettent de faire la pluie et le beau temps dans les affaires de l’État et de notre pays tant aimé sans y avoir été invités… Merci à lui de m’avoir fait connaître le billet d’Elmone, dont je partage le courroux.

Et comme cet homme écrit plus vite que la vitesse du clavier (il n’a pas d’enfants qui viennent vous gonfler toutes les 5 minutes avec leur pipi caca j’ai faim ou quoi ?), il nous remet ça sous la forme d’un opuscule mathématique qui nous dit en substance, à travers le personnage venu fort à propos de Martine que les chiffres sont là qui nous démontrent que le soi-disant pragmatisme qu’arbore ce gouvernement pour dissuader les foules de manifester aujourd’hui en disant en substance que la retraite à 70 ans est inévitable compte tenu de l’allongement de la durée de vie n’est pas du côté que l’on croit puisqu’il est tout autant partagé par ceux qui disent, lui comme moi, qu’il est ridicule de faire travailler les gens de plus en plus tard alors qu’il n’y a pas de boulot pour tout le monde, ce qui est une vérité incontournable… mais facilement tournable (et re) par des cons, surtout s’ils brandissent une carte de l’UMP… et qu’ils sont au gouvernement.

Vient ensuite un peu de tout (et euh…) de rien, qui nous ressort le vieux Bernard, très à la mode en ce moment (surtout depuis qu’il est allé voir là-bas si j’y suis) qui ne l’était pourtant pas trop lorsque j’étais en DEA de sciences du travail et formation à l’université de Nancy II en 1999… et que je faisais un peu d’économie politique… ce qui n’est pas d’hier. Mais puisqu’il paraît que Mr Friot va dans le bon sens…

Aujourd’hui, Seb sort enfin de sa tranchée pour nous livrer sa vision de la guerre économique, dont nous risquons de faire les frais, en choisissant de traiter le sujet à la manière d’un scénario dont il s’agit de décortiquer les différents plans/séquences, avec un arrêt sur image remarqué (en tous cas par moi) sur la personne de Mr Guaino, dont la sortie sur le caractère non négociable de cette réforme m’a également hérissé le poil, au point d’avoir envie d’en faire un billet dédié, mais pas le temps. Juste en passant pour dire que ce genre de propos, en démocratie, c’est à dire autrefois, aurait été inacceptable. Qu’il profite du règne de Sarko, car le temps est venu où ce genre d’oiseau de mauvais augure n’aura plus le cœur à chanter…

Pour ce qui me concerne, je constate simplement que Guéant l’omniprésent, , Accoyer, Sarkozy, Paillé et tutti quanti multiplient les déclarations pour nous dissuader de battre le pavé, en nous martelant que cela ne sert à rien, que les dès sont déjà lancés, le jeu joué, le dossier bouclé… Cela s’appelle en clair de la propagande. Car rien n’est encore fait, et le pouvoir demeure au peuple malgré tout ce que l’on peut en dire, et écrire, face à une poignée de confiscateurs qui certes ont (encore) le pouvoir, mais peut-être plus pour bien longtemps… Le fait qu’ils tiennent autant à nous faire reculer démontre bien qu’ ils se sentent acculés, et qu’ il nous faut à présent les déloger.

L’interlocuteur désigné pour lancer cette mauvaise réforme n’est plus crédible, et plus personne n’en veut… Ni de lui, ni de ce projet non seulement injuste, mais discriminatoire, comme nous le rappelle Christiane Marty, sur l’excellent site « Les mots sont importants ».

Comme le dit Portelli, à propos d’un autre sujet d’injustice et d’indignité nationale, serons nous un peuple de lâches ?

Aussi, qu’importe nos divisions, nos différends, nos modes de communications, nos registres et positions respectives, aujourd’hui, On fait chier la droite ! Nous sommes en effet tous d’accord semble-t-il après mûre réflexion en lisant attentivement les uns et les autres sur ce point :

« Au nom de quoi, parce que l’on vit plus longtemps, faudrait-il travailler plus longtemps ? »

Et vous, irez vous manifester ?

Comme le dit Cpol, « ce sont dans des jours comme celui-là, que vous allez pouvoir comparer un blog « politique » avec un autre blog « politique »… « (Viserait-il quelqu’un en particulier ? Un beau parleur, à défaut de se montrer bon faiseur, peut-être ?… )

Ps. Juste une chose à rajouter à cette modeste contribution au débat : j’ai éminemment conscience du fiat que manifester ne suffit pas, et qu’après notre combat du jour, un autre devra suivre, plus convaincant encore. Car ce gouvernement mû par une volonté idéologique de casser du prolétaire ne s’arrêtera pas quel que soit notre nombre, effectivement, lui qui fait si peu cas du dialogue social. Aussi, je suis profondément convaincu qu’il nous faudra ensuite inventer de nouvelles formes de lutte pour les faire plier. A genoux, Sarko !

Rappel de la Liste des manifestations du jour, dressée par Matthieu L., privilégié de son état.

Pour approfondir la question, mes liens à moi :

- 10 raisons de dire non

- Financer les retraites autrement : un projet alternatif

Ps. 2 : merde, j’ai oublié Mémé Kamizole !

Et cet intéressante analyse du traitement par les médias de ce sujet important !

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