« Les revenus du foyer médian ont cru d'un facteur 6,5 en 40 ans, mais le coût des cours d’une université d’État a augmenté d’un facteur 15 pour les étudiants de l’État, et de 24 pour les étudiants extérieurs à l’État ». « En 1961 les étudiants à plein temps d’une licence en 4 ans passaient 24 heures par semaine à étudier ; ça a été réduit à 14 ». « Les professeurs des universités les plus cotées obtiennent une année sabbatique tous les 3 ans, contre tous les 7 auparavant ».
Pourquoi les lois du marché ont-elles permis ce scandal ? La concurrence a joué à l’envers de ce qu’il aurait fallu. « Le gros problème est que la concurrence entre les institutions les plus prestigieuses telles que les universités se fait sur leur réputation académique (qui est renforcée par des professeurs vedettes) et le bling (des dortoirs et des stades sportifs luxueux). » (Declining by degree.)
Et si, contrairement à ce qu’on nous a dit, les acteurs de l’économie tendaient à construire des cartels, en choisissant des règles de coordination mutuellement bénéficiaires, de façon à exploiter un marché divisé ? (cf. The logic of collective action.)
Mais il y a mieux. Voici un coût de plus qui n’a pas été pris en compte par les statistiques d’inflation officielles. Après les coûts de la santé et ceux du logement et des actions, les salaires des financiers, des patrons et des cadres supérieurs… Et comment chiffrer le coût d’un chômage élevé désormais endémique ?
Les économistes s’émerveillaient d’avoir pacifié l’inflation, sans voir que l’essentiel, ce qui détermine une existence, était en croissance explosive. Expropriation sournoise : ceux que la société avait placés en situation de faiblesse ont été tondus.