Soyons honnête : je suis en retard pour mon billet . J'ai reçu ce livre au début de l’été. Il vient de sortir en librairie le 25 août dernier. Une bonne quinzaine de blogs l’ont déjà présenté et les avis sont très variés. Ce n’est jamais facile de ne pas se laisser influencer et j’avoue que ce livre plutôt épais ne me tentait pas particulièrement pour une raison tout à fait idiote au départ : je n’arrive pas à retenir le nom de l’auteur! Pas glorieux comme réaction !
Le titre pourtant est poétique à souhait mais un peu menaçant aussi . Ecologique ? Pourquoi ces flamants seraient-ils les derniers ? Cependant l’argument le plus rédhibitoire est celui du style de l’auteur, trop ampoulé, avec un petit côté Harlequin très déroutant qui a découragé plusieurs, poussant même certains à l’abandon. Effectivement les exemples donnés sont éloquents et les scènes de sexe frisent le ridicule ! Ma lecture a donc commencé sur de mauvaises impressions mais au fur et à mesure que j’entrais dans l’histoire, j’y ai pris plaisir et ce roman foisonnant m’a finalement bien intéressée au point que j’ai envie désormais de lire d’autres auteurs indiens : me voilà bonne pour le challenge de Hilde. et de Soukee s’il en est encore temps ! J’ai aimé cette histoire en trois parties bien nettes : la vie insouciante puis dramatique de quatre artistes dans le milieu aisé d’une ville en pleine évolution.
Ils ont en apparence tout pour être heureux : ils sont jeunes, beaux, doués, courtisés mais le sort va s’acharner contre eux dans un pays en proie à toutes les dérives modernes de la corruption et de l’intolérance. Samar est un pianiste surdoué qui abandonne son métier à vingt cinq ans. Il est homosexuel, en couple avec Leo, l’Américain. Son amie Zaira est une actrice de Bollywood que poursuit et menace le jeune fils d’un ministre. Karan est un jeune débutant engagé pour les photographier. Timide et naïf au début, il deviendra un ami des plus fidèles. Il sera aussi l’amant occasionnel de Rhéa, une sculptrice plus âgée qui voudrait un enfant. S’ensuivent un crime, un procès, un criminel disculpé, la vie explosée des amis de la victime qui fuient tous un moment à l’étranger On les retrouve dix ans après dans la troisième partie en proie qui au sida, qui à la disparition mystérieuse d’un mati, tous à l’infinie solitude. J’ai aimé la fin dramatique, dans un pays où les excès de la nature sont une banalité!Le titre : Au début du récit, Karan, de l’intérieur d’un bus, voit le ciel s’assombrir au point d’obliger toute la circulation à s’arrêter. Il prend une photo. "C’était un magnifique envol de milliers de flamants blancs qui cachait toute la lumière".
Ont parlé de ce livre: Keisha, Cynthia , Antigone, Manu , Amanda, Tamara, Kathel,
In Cold Blog, caro(line),choco, George,
Les derniers flamants de Bombay de Siddharth Dhanvant Shanghvi
(Editions des Deux-Terres, aoùut 2010, 469p, 3 parties, 35 chapitres)Traduit de l’anglais (Inde) par Bernard TurleTitre original : The Lost Flamingoes of Bombay