Si tout s’était bien passé…
Elles feraient probablement leurs nuits,
feraient des sourires et des gazouillis,
peut-être même des petits rires sonores.
Je les aurais emmenées se promener au parc.
Elles auraient vu les arbres, le soleil,
entendu les oiseaux, les enfants qui jouent.
On aurait fait plein de shopping ensemble,
des robes liberty,
de jolis chapeaux.
On leur chercherait des ressemblances, des expressions.
Je serais surement crevée, par le rythme imposé.
Et surement aussi que je râlerai beaucoup, parce que je n’aurais plus de temps pour moi.
Parce que souvent on ne reconnait le bonheur que lorsqu’on l’a perdu.
J’ai accouché il y a exactement six mois.
Et, depuis, il ne s’est pas passé une seule journée sans que je me demande ce qu’elles auraient changé dans l’organisation de ma journée, ce que j’aurais fait pareil, ce que je n’aurais pas pu faire.
Pas un jour sans penser à cette vie avec elles qui a failli exister, que j’ai imaginé, que j’ai rêvé, et qui n’existera jamais.