Pour se mettre dans l'ambiance de la série, il me paraît nécessaire de se remémorer le générique culte California par les Phantom Planet. "California, here we coooooooome !"
Ryan Atwood est un jeune garçon de 16 ans, il a grandi dans le quartier pauvre de Los Angeles, Chino, et sa vie va basculer le jour où il va faire la rencontre de Sandy Cohen, avocat commis d'office pour le défendre sur une affaire de vol de voiture. La mère de Ryan le mettant à la porte, Sandy n'a pas d'autre choix que de l'héberger quelques jours dans sa grande villa et ce qui devait être une solution provisoire va finalement durer ... 4 ans ! 4 ans pendant lesquels Ryan va devoir s'intégrer à la communauté de Newport, très différente de celle qu'il a toujours connu, 4 ans pour se faire de nouveaux amis, trouver une nouvelle famille, apprendre à aimer, 4 ans pour se construire un avenir aussi, lui qui n'en avait pas. C'est cette histoire que nous raconte The OC (The Orange County) sur fond de lutte des classes, de comédie et de drame, le tout sous le soleil californien.
Diffusée sur la FOX, elle a longtemps été présentée comme l'anti-Beverly Hills. Et je ne suis pas tout à fait d'accord avec cela. C'était un argument marketing de la chaîne parce que c'est déjà elle qui avait diffusée le célébre soap d'Aaron Spellling et qu'il lui fallait donc proposer quelque chose de différent à ses jeunes télespectateurs. Les deux séries sont-elles si différentes que ça ? Avec du recul, je dirais que non. Ce qu'a apporté The OC aux soaps c'est de l'humour, beaucoup d'humour. Beverly Hills était très premier degré là où The OC se prend beaucoup moins au sérieux, du moins au début. Elle a apporté aussi une bonne dose de pop culture aux soaps traditionnels en multipliant les références cinématographiques, musicales et télévisuelles. Marissa et Summer parlent régulièrement de The Golden Girls (Les Craquantes), une série culte des années 80 malheureusement méconnue en France. Elles sont fans de The Valley, une série fictive qui permet une mise en abîme avec The OC elle-même. Et puis le personnage de Seth apporte une bonne dose de culture geek avec ses réfèrences à Star Wars, Battlestar Galactica, Spiderman ... Sans ce cher Seth, l'actuelle mode des geeks dans les séries télés n'aurait peut-être pas eû lieu. The OC apporte aussi des dialogues plus solides et plus drôles que ceux de Beverly Hills. Mais on échappe pas aux intrigues amoureuses complexes et au malheureux "tout le monde couche avec tout le monde" propre au soap. On échappe pas non plus aux cliffhangers déchirants qui vous laissent sur le cul pendant tout l'été et ce n'est pas une mauvaise chose attention ! On échappe pas aux méchantes caricaturales et aux gentilles trop gentilles. Bref, The OC est simplement un Beverly Hills nouvelle génération mais en aucun cas son contraire.
Après de belles audiences pour ses deux premières saisons, la série a connu deux dernières années chaotiques. Connaissant la manie de la FOX de déprogrammer à vitesse grand V tout ce qui ne marche pas, on peut s'estimer heureux d'avoir eû une quatrième saison. Certes, plus courte mais quand même. La 1ère saison a mis un peu de temps à démarrer, il faut attendre le fameux épisode à Tijuana pour que les choses sérieuses démarrent vraiment. Le season finale est magnifique et extrêmement triste. Puis vient la saison 2, assez réussie elle-aussi. Deux nouveaux personnages intégrent le casting: Lindsay et Alex. Deux ajouts de qualité, surtout Alex (Olivia Wilde), qui va permettre d'approfondir le personnage de Marissa. J'ai toujours regretté qu'elle ne soit pas restée plus longtemps. A nouveau on nous offre un season finale énorme. Puis il y eû une saison 3 difficile, moins réussie, en partie à cause des nouveaux personnages pas très attachants, voire agaçants, à l'image de Johnny et Charlotte. Le season finale prend un risque phénoménal en tuant un des personnages principaux. La saison 4 remonte le niveau et cela est dû en majeure partie à Autumn Reeser qui interpréte une Taylor Townsend extraordinaire ! Elle aurait mérité un spin-off à elle toute seule. Pétillante, drôle, ravissante, elle avait tout pour illuminer la série et c'est ce qu'elle a fait.
Ryan Atwood: C'est le personnage principal de la série et c'est loin d'être le plus intéressant. Une fois sorti de sa problématique d'intégration à Newport, il devient passif et son seul intérêt réside dans sa relation avec Marissa. Il a une certaine noirceur qui dénote avec le reste du casting et c'est aussi ce qui fait sa richesse. Malheureusement, on a plus envie de passer à la scène suivante quand il apparaît. Il plombe trop souvent l'ambiance. En saison 4, grâce à Taylor, il devient amusant. Il n'a jamais été drôle mais tout à coup on sent un vrai potentiel. Il se lâche et ça fait du bien de le voir comme ça. Et compte-tenu des événements du season 3 finale, c'était inespéré.
Marissa Cooper: C'est typiquement la fille qui n'a pas de chance dans la vie. C'est la Kelly Taylor de The OC. En 3 saisons, il lui est arrivé plus de misères que n'importe qui dans toute une vie. Elle a touché à l'alcoolisme, elle a frôlé le viol, elle a eû de bien mauvaises fréquentations, elle a perdu un copain très cher à son coeur, elle n' a cessé de se battre avec sa mère, son père et ses beaux-pères (Oui, il y en eû toute une tripotée). Elle est redescendue au bas de l'échelle de la société pendant quelques temps en vivant avec sa mère et sa soeur dans une caravane ! Rien que ça. Et j'en passe ... Sa relation avec Ryan aura aussi été très compliquée jusqu'à en devenir saoulante parfois. Heureusement elle avait sa meilleure amie Summer sur qui compter et leur amitié était jolie à voir. Le destin de Marissa a été tragique ...
Seth Cohen: Je ne vous cacherais pas que c'est mon personnage favori de la série et un de mes personnages favoris toutes séries confondues, probablement parce que je me retrouve un peu en lui et puis aussi parce qu'Adam Brody, c'est Adam Brody quoi ... Plus craquant tu meurs. C'est un geek au grand coeur qui, grâce à Ryan, va s'ouvrir au monde et qui va oser tenter de conquérir le coeur de la fille qu'il a toujours aimé en secret, Summer. Il est un peu rêveur, il a beaucoup d'humour et les meilleurs dialogues sont souvent ceux auxquels il participe. Il est cynique mais terriblement attachant. Un personnage qui aurait mérité un meilleur traitement au cours des deux dernières saisons où il est plus en retrait.
Summer Roberts: Elle complête la liste des "Fab Four". Au départ, c'était un personnage secondaire, très caricatural. C'était en gros la copine idiote de Marissa. Mais petit à petit les scénaristes ont su lui créer une personnalité, sa relation avec Seth a évidemment beaucoup aidé. Mais son évolution a fini par être trop poussée en saison 4 avec ses délires alter-mondialistes et ce qu'il reste de ses storylines de cette saison-ci se résume à son lapin Pancakes. C'est dommage quand même.
Sandy et Kirsten Cohen: Ils forment le couple parfait, trop parfait. Quelques nuages viennent menacer leur couple à intervalles réguliers (une femme qui ressurgit du passé de Sandy, ou encore l'ombre de Jimmy qui rôde toujours ...) mais ils retombent toujours sur leurs pieds. Au fond tant mieux, des couples comme le leur ça existe aussi. On les montre rarement à la télévision parce qu'ils sont forcément moins intéressants. The OC l'a fait et effectivement, on s'ennuie souvent ferme quand il s'agit de Sandy et Kirsten. Il n'y a bien que l'alcoolisme de Kirsten qui aura été un moment très fort au cours de ces quatre saisons. Cela a engendré des scènes formidables.
Julie Cooper: La mère de Marissa est probablement celle qui a le plus évolué dans la série. Elle est passée de la garce inbuvable à la mère attentionnée et meurtrie. Ca ne se s'est pas fait en un jour et sans un événement bien particulier, les choses auraient été différentes mais voilà, on ne peut qu'aimer Julie. D'abord on aime la détester puis ensuite on aime l'aimer. Elle a eû plus de maris que de raison, elle a fait pas mal de sales coups, elle a été odieuse avec Marissa et Ryan mais on l'aime quand même. Elle finit par être touchante.
Et puis il y a eû beaucoup d'autres personnages secondaires, plus ou moins réussis, on retiendra Alex, Lindsay et surtout Taylor. Et Anna aussi. Sans oublier Nana, la grand-mère Cohen, que l'on a retrouvé avec plaisir au cours des divers Chrismukkah de Seth ! (parmi les meilleurs épisodes). On fera abstraction de Kaitlin, la jeune soeur de Marissa qui aura bien plombé la saison 4 par ses apparitions inutiles, ou encore Ché, l'ami de Summer qui n'a servi à rien. On soulignera le talent d'Adam Brody, de Rachel Bilson et de Misha Barton, je serais moins enthousiaste pour certains autres. Et puis je n'en ai pas encore parlé et Dieu sait pourtant que c'est important: merci The OC pour cette excellente bande-originale, merci d'avoir fait découvrir au grand public le groupe Death Cab For Cutie par exemple, ou encore Imogen Heap. D'excellents moments musicaux ont parsemé les quatre saisons de la série et ont permis de renforcer l'esprit générationnel et romantique aussi de Newport Beach. On ne remerciera pas France 2 pour sa diffusion désastreuse de la série, ni TF1 de ne pas s'être battu pour l'acheter (là au moins la série aurait sûrement cartonnée). Et puis tout de même bravo à Josh Schwartz, le créateur de la série (Chuck, Gossip Girl).
Je me rends compte que j'ai oublié de parler de plein de choses et de plein de personnages mais c'est impossible de tout dire et de penser à tout. C'est une série que j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre globalement mais on ne peut décemment pas parler de chef d'oeuvre. Dans le genre des séries pour ados, je préfère mille fois l'authenticité d'un Dawson ou d'un Angela 15 ans. Reste que certains épisodes (surtout les season finale) et certains événements sont assez marquants et je ne cesserais jamais de clamer haut et fort mon amour pour le personnage de Seth Cohen et de celui qui l'interpréte. Un conseil à tous ceux qui l'aimaient comme moi: jeter un coup d'oeil à Chuck, c'est Seth version adulte (encore que).
L'intégrale de la série est disponible en DVD.
Et en bonus les dernières secondes du season one finale, sur fond de Hallelujah. Un des plus beaux moments de la série, indéniablement.