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Etat chronique de poésie 990

Publié le 07 septembre 2010 par Xavierlaine081

990

La bouche s'ouvre, cherchant en vain une molécule de fraîcheur où respirer encore. 

Sous les étoiles, un poème yiddish monte et se fiche, droit dans le cœur. 

Un public sourd et ne sachant rien entendre, poursuit son murmure en monologue incessant. 

Etouffant la colère, les larmes montent au gosier sec de l'instant.

*

C’était par une nuit d’heureuse lune et de pétillantes étoiles.

Lui, sous son chapeau de discrétion, jouait de son violon.

Le pizzicato  frémissait entre les rangs de pierre.

Sa voix s’élevait, clamant les paroles en langue désormais éteinte, ou presque.

*

Rien ne vient attendrir un peuple qui ne veut écouter.

Alors on parle, on s’apostrophe de rangée, sans égard pour l’artiste.

Tant l’habitude est prise de consommer de tout sans modération,

Que nul n’imagine même que ce bruit consumériste puisse gêner.

*

La nuit en voit se lever, attendant la suite tonitruante.

Lorsque les tympans sont atteints, il n’est que bruit infernal pour émouvoir encore.

A défaut, on se lève, trouvant le poème inaudible s’il n’est craché en puissants décibels.

*

Dans un ultime sursaut, la musique franchit les frontières,

Brise les barbelés tissés entre les êtres.

Ce qui vient alors musarde entre deux regards amicaux.

*

Les larmes sont comme écume, 

Sur les terrains vagues de nos amitiés. 

Elles nourrissent les vents de nos impuissances. 

Elles sont ferment de nos déchirures. 

Noyés nous les regardons couler. 

A chaque pas sur le bord du gouffre 

 Monde teinté au suif de nos pauvres rancœurs, 

Mal assuré danse 

Aux frontières d'une voix sans pareille. 

Elle nous tient par la main 

Pour ne pas sombrer. 

.

Manosque, 2 août 2010

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