Wayne n'a pas encore réagi à ces accusations et chaque heure passée sans un commentaire de sa part est comme un aveu supplémentaire de ses supposées multiples tromperies. Bien sûr, cette fille de joie a pu inventer cette histoire pour se faire un peu (beaucoup) de blé, mais elle aurait pu continuer à s'en faire beaucoup (1500 euros la passe, décisive ou non) en se taisant, si ce qu'elle raconte est vrai, sans oublier que la prostitution est prohibée en Angleterre, ses aveux pourraient lui coûter cher. Par contre, si ces journaux à scandales ont pris la décision de publier ces histoires, c'est qu'ils ont des preuves à l'appui, sans quoi le retour de bâton risque d'être très douloureux pour ces rédactions qui s'attaquent là à la vie privée de Shrek, qui n'hésitera pas à lâcher sur ces vautours une armée d'avocats très compétents. Dans les cas précédents d'adultères commis par des joueurs anglais (Terry, Crouch...), des images, des textos, témoignaient de leur véracité. Ici, ce n'est pas encore le cas, seule la parole de cette Jennifer compte, une langue de pute, donc... Mais on sait également que notre attaquant a déjà eu recours, très jeune, à de tels services, notamment de la part d'une péripatéticienne d'un âge plutôt avancé.
Que Rooney se tape une prostituée, c'est sa vie. Après tout, il n'a pas culbuté la femme d'un coéquipier. Des gens qui s'offrent du sexe payant, y'en a plein. Des footballeurs, certainement beaucoup. Des cons qui trompent leur femme, aussi. Et quand celle-ci est enceinte, également, malheureusement. Wayne peut être la victime du système, de sa bêtise ou de sa jeunesse, notre amour pour ses exploits et sa personnalité sur le terrain nous pousserait à lui chercher mille excuses pour expliquer l'impardonnable. Mais nous étions nombreux à blâmer les Ashley Cole et John Terry l'an dernier, Roon ne vaudrait malheureusement pas mieux, sur ce coup, et c'est ce qui ferait mal par dessus tout. Que notre dieu du stade soit humain, faible, inconscient. Qu'il ternisse l'image de Manchester United, qu'il salisse sa propre légende. Cette nouvelle affaire occupera les médias quelques mois, puis on l'oubliera, Wayne mettra des buts à la pelle et on le vénérera comme avant, mais, personnellement, j'aurai un peu moins de respect pour ce bonhomme que j'aurais préféré savoir moins susceptible de tirer sans réfléchir dans la vie privée que dans un grand rectangle. L'idéalisation puérile d'un de mes héros contemporains en prendrait un sérieux coup, sans mauvais jeu de mots.
Si tout cela s'avère bien réel, United va devoir gérer ce scandale comme Chelsea a pu le faire, en se concentrant sur le football et rien que sur le football. Ferguson devra jouer de toute sa psychologie, de son autorité et de sa pédagogie pour protéger son poulain tout en lui faisant comprendre que ses actes méritent des conséquences adéquates. Des problèmes dont on se serait volontiers passé, en somme. Plus que jamais, notre succès dépend de ce joueur extraordinaire, mais tristement humain. Tout cela, je le répète, n'en est encore qu'au stade de la rumeur, née de la soif d'argent de torchons anglais sachant combien ce genre d'histoire passionne son lectorat. Wayne est actuellement avec la sélection anglaise et va visiblement jouer contre la Suisse. Quel homme resterait au boulot alors qu'on écrit les pires saloperies sur lui ? Quel homme ne prendrait pas le premier avion pour aller voir sa femme et son enfant afin de recoller les morceaux ? A moins qu'il n'y ait rien à recoller... C'est ce qu'il nous reste à espérer. Quoi qu'il arrive, nous prouverons que le United de Manchester n'est pas qu'un nom.
A suivre.