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La planète nous fait crédit… selon les économistes !

Publié le 06 septembre 2010 par Chezfab

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Depuis le 21 aout, l’humanité vit à crédit selon les dire des éco-économistes. C'est-à-dire que l’extraction des matières première et les rejets dépassent les capacités de la planète pour que celle-ci reste viable pour les générations futures et la notre. Nous ne parlons pas là d’un crédit financier…

Ce constat comptable et scientifique pourrait sembler anodin, mais il cache une cruelle réalité : la réflexion en terme de crédit touche ce qui ne relève pas de celle-ci. Car cela ne veut rien dire « d’être à crédit » vis-à-vis de la planète : nous sommes en déficit et donc nous annihilons de fait les capacités à nous relever de cela.

Si les journaux économiques ou pseudo développement durable penchent pour une présentation de « crédit » c’est tout simplement parce qu’ils ont réussi depuis des années à faire passer dans la mentalité névrosé du monde que le crédit était une bonne chose. Quelque chose de positif…

La vérité, crue et difficile à avaler, c’est que depuis le 21 aout de cette année, et comme tous les ans, nous avons consommé et rejeté tout ce que nous devrions ne pas dépasser pour maintenir une vie viable. Le 21 aout ! Presque une demi-année de trop !

Alors bien entendu, les experts éco-économistes vont essayer de rassurer le chaland en affirmant des contre vérités plus énormes les unes que les autres : la technique va nous permettre de dépasser cela, la production céréalière peut être augmentée de 400 % grâce aux OGM, le nucléaire va remplacer à 100% le pétrole d’ici deux ans… Etc.… Etc.…

Se rassurer en fait sur le monde occidental riche, sur ce qu’il implique, c'est-à-dire sur notre mode de vie mortifère. Car la notion de « crédit » sous entend que l’on va pouvoir un jour combler cela. Première nouvelle : il n’y a pas d’autre Terre à notre portée. Et donc, impossible de faire du transfert. Seconde nouvelle : les matières premières ne sont pas extensibles. Plus nous ponctionnons, moins il y en a, et donc moins nous pouvons combler ce manque. Troisième nouvelle : la démographie ne va pas en diminuant. Les besoins sont donc croissants.

En clair, ce n’est pas un crédit mais une dilapidation que nous avons devant les yeux. Une orgie des plus riches pour déposséder la planète, au détriment de tous, mais en particulier des plus pauvres. Et nous sommes (si vous lisez ceci) dans les plus riches. Car c’est bien notre mode de vie, nos choix qui entraine cela.

Non, il est impossible sans changement radical de mode de vie de penser combler un jour ce déficit sans effondrement (un effondrement entrainerait immédiatement un arrêt de la surexploitation). Non la technoscience ne peut venir à notre secours (il suffit de se souvenir que le début de la dilapidation date de la moitié des années 1980 pour voir que les progrès de la science depuis n’ont pas aidé à combler, au contraire).

Face à ce défit, seule une prise de conscience massive et une politisation forte, un changement d’objectif et de mode de vie, un transfert de la croissance techniciste vers l’humain peut nous donner un brin d’espoir d’éviter le collapse mondial. Mais le chat de l’aiguille ou nous devons passer le fil de nos espoirs est étroit…


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