Lawtech : le full disclosure passe en procès à la Cantine

Publié le 06 septembre 2010 par Olivier Laurelli

Law Tech à la Cantine

C’est une rentrée chargée pour la Cantine, donc prenez en date, ça se tiendra le 30 Septembre 2010 de 19h30 à 21h30. La soirée organisée par le Cercle Azimov vous présentera un cas fictif de procès sur le full disclosure, plaidé par de véritables experts en la matière. Un scénario assez drôle permettra de lever le voile sur la complexité de la pratique du full disclosure pour des failles dites sensibles, et du déroulement d’un procès en conditions réelles sur ce thème technique complexe, autant techniquement que juridiquement.

Composition du « Tribunal et des Parties au procès » : Pour la demande :
  • Témoin : Dr Vincent Leroux, médecin, responsable du pôle Gestion du Risque de Centrale Santé
  • Avocat : Me François Coupez, avocat, cabinet Caprioli & Associés
Pour la défense :
  • prévenu : Philippe Langlois, expert en sécurité informatique, P1 Security
  • témoin : M. Eric Filiol, expert en sécurité informatique, ESIEA
  • avocat : Me Ambroise Soreau, avocat, cabinet Henri Leclerc & Associés
Tribunal : Le cas pratique :
Serge Bitnick est post-doctorant en biochimie et fait de la recherche de failles informatiques à ses heures perdues. Il découvre une faille dans le système d’information d’un hôpital. Il se rend compte qu’il existe un risque que tout le système d’information de l’hôpital soit compromis et cesse de fonctionner. Il tente immédiatement de prévenir le RSSI (Responsable de la sécurité des systèmes d’information) de l’hôpital mais, après 30 minutes de recherche sur Google, il ne trouve pas l’adresse email de celui-ci et décide d’envoyer le message suivant via le formulaire de contact présent sur le site web de l’hôpital :
« Bonjour, J’ai remarqué que votre système informatique était victime d’une très grosse faille de sécurité. Il s’agit d’une faille du type Stack Overflow permettant un accès en lecture au Memcache de votre application web en Django-CMS. Le système SCADA est compromis et tous les respirateurs artificiels ainsi que le monitoring des salles de réveil post-opératoire de l’hôpital peuvent être contrôlés depuis une interface web rendue publique et indexée par Google. Cette faille peut être très facilement exploitée. Il y a un risque que tout votre système saute !  Il faut réparer ça très vite. Je n’ai pas trouvé le contact de votre RSSI. Contactez-moi si vous avez besoin d’aide. Serge B.
Le lendemain, il reçoit l’email suivant : « Cher Monsieur, Merci de votre démarche. Je transmets votre message. Cordialement, Damien Champagne »
15 jours plus tard, la faille n’a toujours pas été comblée. Serge Bitnick la divulgue sur son blog et son fil Twitter (1.042 abonnés dont une poignée de journalistes spécialisés) : « Grosse faille dans le SI de l’hosto de Tataouine http://ow.ly/17OrX2 #UBER_FAIL ! » De fil en aiguille, l’information est reprise 3 jours plus tard dans l’édition web d’un journal national puis dans les éditions papier de différents journaux et magazines. Des familles de personnes hospitalisées dans l’hôpital concerné (et dans d’autres hôpitaux) paniquent et inondent le standard de l’hôpital pour s’assurer que tout va bien, voire se rendent à l’hôpital pour ramener chez eux leurs parents. L’hôpital porte plainte contre X pour intrusion dans un système de traitement automatisé de données et mise en danger de la vie d’autrui (la divulgation a paralysé le fonctionnement de l’hôpital pendant 2 jours mais aucun décès survenu à l’hôpital au cours de cette période n’a pu être rattaché aux suites de la divulgation). L’hôpital demande en outre des dommages et intérêts à Serge Bitnick pour le préjudice que la révélation de la faille lui aurait causée. Serge Bitnick prétend pour sa part avoir agi uniquement pour faire prendre conscience aux gens des risque liés à une mauvaise sécurisation des systèmes informatiques, de traitement automatisé de données et mise en danger de la vie d’autrui (la divulgation a paralysé le fonctionnement de l’hôpital pendant 2 jours mais aucun décès survenu à l’hôpital au cours de cette période n’a pu être rattaché aux suites de la divulgation). L’hôpital demande en outre des dommages et intérêts à Serge Bitnick pour le préjudice que la révélation de la faille lui aurait causé.

Vous serez les témoins et les juges du dénouement de cette affaire, affûtez vos arguments et venez nombreux @La Cantine le 30 septembre 2010, 19h30. 151, rue Montmartre, Passage des Panoramas, 75002 Paris(métro Grands Boulevards ou Bourse).

Vous pouvez vous inscrire ici à cet événement.

Possibly Related Posts:

  • SOS-HADOPI : lancement à la Cantine le 13 Septembre 2010
  • Nexus One : un utilisateur mécontent de la 3G poursuit Google
  • Toute ta life sur Pastebin
  • Négligence caractérisée à l’Assemblée Nationale ?
  • La Deep Packet Inspection en coeur de réseau