Premiers pas américains pour Forman avec ce Taking off à l'esprit libertaire, génial portrait d'une famille middle-class dans les années 70. Et voilà donc, le fameux parfum hippie, nostalgique, entre mélancolie et drôlerie, qui nous monte aux narines, pour une oeuvre qui n'a pas pris une ride, et qui possède le charme et la force de toute une époque. Soit celle des rêves et des fleurs dans les cheveux, d'une guitare comme horizon possible, des amours de jeunesse, et du beau silence de l'innocence. Car, ce qui frappe d'abord, c'est ce mutisme angélique de l'héroïne, figure centrale et point de départ à une paradoxale exploration parentale. Sa prétendue fugue présente un seul intérêt majeur (et réjouissant) pour Forman: offrir une seconde jeunesse à un couple, père et mère, mari et femme. Cette nuit dont ils disposent, moins chemin de croix que joyeuse route de tous les possibles, devient l'occasion pour le cinéaste d'accumuler les séquences cultes d'abord: un strip poker sous l'influence de drogues, une beuverie au fond d'un bar, une danse comme prémisses sexuels; d'exposer intelligemment les enjeux qui se cachent derrière l'hilarité surtout: le fossé des générations, l'incompréhension, les désirs contradictoires des uns et des autres (devenir adulte pour l'ado, redevenir ado pour l'adulte) et l'étrange mixture que provoquent, accouplés, tous ces sentiments. A savoir, avant tout, la peur de (se) perdre. Et, cerise sur le gâteau, au milieu de ce (faux) drame aussi fun que sérieux: des joints, des filles un peu folles qui jouent des chansons d'amour, des rires en pagaille, et, les rues d'un New-York, punk, coloré, libre.
Premiers pas américains pour Forman avec ce Taking off à l'esprit libertaire, génial portrait d'une famille middle-class dans les années 70. Et voilà donc, le fameux parfum hippie, nostalgique, entre mélancolie et drôlerie, qui nous monte aux narines, pour une oeuvre qui n'a pas pris une ride, et qui possède le charme et la force de toute une époque. Soit celle des rêves et des fleurs dans les cheveux, d'une guitare comme horizon possible, des amours de jeunesse, et du beau silence de l'innocence. Car, ce qui frappe d'abord, c'est ce mutisme angélique de l'héroïne, figure centrale et point de départ à une paradoxale exploration parentale. Sa prétendue fugue présente un seul intérêt majeur (et réjouissant) pour Forman: offrir une seconde jeunesse à un couple, père et mère, mari et femme. Cette nuit dont ils disposent, moins chemin de croix que joyeuse route de tous les possibles, devient l'occasion pour le cinéaste d'accumuler les séquences cultes d'abord: un strip poker sous l'influence de drogues, une beuverie au fond d'un bar, une danse comme prémisses sexuels; d'exposer intelligemment les enjeux qui se cachent derrière l'hilarité surtout: le fossé des générations, l'incompréhension, les désirs contradictoires des uns et des autres (devenir adulte pour l'ado, redevenir ado pour l'adulte) et l'étrange mixture que provoquent, accouplés, tous ces sentiments. A savoir, avant tout, la peur de (se) perdre. Et, cerise sur le gâteau, au milieu de ce (faux) drame aussi fun que sérieux: des joints, des filles un peu folles qui jouent des chansons d'amour, des rires en pagaille, et, les rues d'un New-York, punk, coloré, libre.