En 1948, cinq peintres belges, hollandais et danois, râlant contre les poncifs picturaux ambiants, et surtout contre l’hégémonie parisienne, fondent le groupe CoBra (acronyme de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam), qui se dissout trois ans plus tard. Ça fait pas bien long, mais, en trois ans, nos artistes ont fait une jolie petite révolution.
Le dernier de ces peintres vient de mourir, et, du groupe, il ne reste plus qu’un poète, Joseph NOIRET. Cinq peintres, donc, convaincus que l’art occidental court à sa perte s’il ne replonge pas aux sources de l’humanité (je résume très grossièrement, mais, pour faire bref, les membres de CoBra ont vu dans les deux guerres mondiales un signe évident de l’échec des valeurs culturelles de la vieille Europe). D’où une fascination pour les totems, les dessins apparemment très simples, façon « dessins d’enfant », la calligraphie, l’art naïf, etc, bref, toutes ces images enfouies au plus profond de nous-mêmes. C’est en cela que les œuvres de CoBra ne peuvent pas nous laisser de marbre, elles résonnent en chacun de nous, que l’on aime ou non cet art-là.
Le dernier survivant de CoBra était le Néerlandais CORNEILLE, décédé hier à l’âge de 88 ans. C’est bien sûr une de ses œuvres qui illustre cette note. Il sera enterré, selon son vœu, à Auvers-sur-Oise, à côté de Van Gogh. On ne peut rêver meilleur voisinage …
—> A cliquer :
- une page consacrée à CoBra sur le site Boomer Café.
- l’article de Libé qui signale la disparition de Corneille.