Le vent se lève

Publié le 06 septembre 2010 par Ansolo

C'est devenu une habitude de ce Top14. Les journées se suivent et se ressemblent en ce qui concerne l'intensité des matches et le suspens qui traversent un bon nombre d'entre eux.

Pourtant, on observe quelques changements dans le comportement des uns et des autres, et quelques tendances commencent à se dessiner. Le vent se lève pour quelques équipes. Un vent d'espoirs pour les uns, un vent sinon de tempête du moins de « grain » pour d'autres (on n'écrira pas « un vent mauvais », expression maréchaliste disqualifiée par l'histoire, même si l'image est sans doute la plus adéquate en l'occurrence...).

Les nuages commencent à s'accumuler pour La Rochelle, lourdement défait à Toulouse, et qui va devoir se coltiner un calendrier proprement démentiel qui le verra affronter le Racing, Biarritz, Montpellier et Perpignan. Les cinquante points encaissés face aux rouge-et-noir laisseront des traces même si on gage que cette rencontre n'était pas cochée sur le tableau de marche des maritimes. Le jeu prôné par les coaches Rochelais est séduisant, mais cela ne suffira vraisemblablement pas pour assurer le maintien.

Reste que d'autres clubs voient également les nuages noirs stationner au-dessus de leur tête. On pense évidemment à Bourgoin, battu à Pierre-Rajon par des Bayonnais efficaces, dont la « Boyet-dépendance » ne semble pas se démentir. Ces deux clubs connaissent un début de saison aux antipodes, puisque l'Aviron survole actuellement le classement quand son concurrent du jour ferme la marche avec des résultats diamétralement opposés. Quatre victoires pour une défaite chez les ciel-et-blanc, quatre revers pour un seul succès chez les ciel-et-grenat.

On pressent que le parcours de Berjalliens sera compliqué. Tout comme celui d'Agen, dont les dirigeants commencent à déployer le discours aussi récurrent que navrant du complot arbitral. Auteurs d'un match nul qu'ils sont allé chercher avec courage et ténacité (ils étaient menés 0-20 à la mi-temps) contre l'USAP, les Agenais estiment que l'arbitre de la rencontre avait décidé du sort de la partie avant même que celle-ci n'ait débuté. On serait tenté d'en rire si ce genre de propos ne se multipliaient pas. A force, on finira par admettre les pires comportements dans les enceintes rugbystiques. Il faut le dire et le répéter, l'exemplarité des dirigeants est un facteur déterminant en la matière.

En attendant, le SUA est 13ème au classement. Les turbulences ne sont pas encore aussi fortes qu'à Toulon mais l'issue du prochain déplacement des Agenais à Mayol pourrait les y plonger. Des turbulences, il y en a encore qui affectent le RCT. Lourdement (mais justement) pénalisé à Brive, avec l'exclusion définitive de son trois-quart centre Mafileo Kefu pour une cravate sur Alexis Palisson après cinq minutes de jeu, le club varois n'a pas pu empêcher son adversaire de s'imposer. Un malheur n'arrivant jamais seul, les rouge-et-noir ont perdu leur jeune et talentueux demi-de-mêlée, Fabien Cibray, victime d'une vilaine entorse du genou.

C'est un vent d'espoir qui semble en revanche se lever en faveur du BO. Malgré une performance encore inaboutie contre un Stade Français visiblement fatigué par ses deux derniers matches, Biarritz a su jouer avec un zéphyr puissant et une charnière très intéressante pour l'emporter. Dimitri Yachvilli et le minot Jean-Pascal Barraque (19 ans), ont porté le BO vers un succès qui relance le club basque.

Enfin, malgré leurs défaites respectivement à Castres et Clermont, le Racing club de France et Montpellier ont montré qu'il leur restait du travail pour asseoir leur essor dans ce Top14. Malgré tout, on gage que la confiance et les espoirs nés des résultats enregistrés par ces deux clubs sur les quatre premières journées ne sont pas envolés après cette cinquième levée.