Sanglot perdu
Les étoiles d’or rêvaient éternelles;
Seul, sous leurs regards, songeant, loin de tous,
Devant leur douceur tombant à genoux,
Moi je sanglotais longuement vers elles.
« Ah! pourquoi, parlez, étoiles cruelles!
La Terre et son sort? Nous sommes jaloux!
N’a-t-elle pas droit aussi bien que vous
À sa part d’amour des lois maternelles?
« Quelqu’un veille-t-il, aux nuits solennelles?
Qu’on parle! Est-ce oubli, hasard ou courroux?
Pourquoi notre sort? C’est à rendre fous! »…
— Les étoiles d’or rêvaient éternelles…
(Jules Laforgue)