On reconnaît la force d'un livre à son intemporalité, à l'émotion qu'il procure, quels que soient le jour et le lieu où vous le
découvrez. Écrit en 1919, L’Homme semence fait partie de ceux-là.
Trente-six pages de prose poétique, de bonheur de lire, mais aussi de la douleur d'un corps de femme qui attend qu'un homme
vienne y déposer sa semence pour qu'enfin la vie reprenne au village.
Pas un mot de trop, pas un ne manque dans ce livre d'une féminité manifeste. Une heure suffit pour le lire, mais quelle heure!
Une heure qui se prolongera longtemps après que vous ayez refermé cet écrin de mots.
L'éditeur annonce "Collection main de femme, des livres à ne pas mettre entre les mains de tous les hommes". Je n'en suis pas si sûr. Mieux connaître la nature
féminine, faible et forte à la fois, nous rappelle qu'elle est le complément de la nature masculine, faible et forte à la fois elle aussi…
Une mention spéciale à Parole édition, éditeur indépendant, novateur, géniteur de livres d'une qualité constante
Acheter : cliquer sur le lien ci -après : L’Homme semence, Violette Ailhaud
Parole édition - Collection "main de
femme"
36 pages, 8€ - ISBN 10: 2-9524915-5-0
À commander directement sur le site de la librairie Elan Sud, cliquer ici
Ce tout petit livre, écrit en 1919 et publié en 2006, se lit d’une traite et avec émotion. C’est l’histoire vraie d’un village provençal, dont tous les hommes
ont été raflés en 1852 après le soulèvement républicain. Deux ans passent, sans qu’un mari ou un frère ne revienne. Les villageoises désespérées font un serment : si jamais un homme arrive,
il deviendra leur époux commun pour que la vie reprenne ses droits. Un homme, enfin, revient. Et avec lui, l’espoir des générations futures…
Quelques autres commentaires depuis sa parution
[…] Un livre tout à fait extraordinaire à la fois parce qu'il raconte une histoire hors du commun mais aussi parce que le livre lui-même a une histoire
exceptionnelle. […]
RTL - 10/02/09
[…] Poignant témoignage de l’instinct féminin face à la folie des hommes : la douleur d’une jeune femme, qui perd son promis à la guerre, se mue en une profonde
écoute de soi en parfaite entente avec les autres femmes du village. Une économie de mots qui se passe de commentaires[…]
Clarisse Young 20/6/06
[…] Ce petit livre de 37 pages est une merveille. Merveille d’écriture rédigée dans cette langue magnifique des instituteurs du XIX° siècle, émaillée d’un francitan
délicieux. Un livre « goûteux » comme on dit à Marseille.
Avec son « Homme semence », c’est trente sept pages d’hymne à la vie, de réflexion sur l’amour que nous livre, Violette Ailhaud, la fille du maire de ce village
perdu de haute Provence devenue institutrice. En déroulant ses souvenirs de cette période sinistre qui suivit le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1851, c’est toute la vie d’un
village provençal isolé dans la montagne qui apparaît en filigrane ; l’histoire de ces femmes dont les hommes ont tous été déportés pour avoir refusé de voter le plébiscite organisé par le
nouveau despote ; l’histoire de ces femmes brisées dans leur destin de femmes, d’amantes, de mères ; l’histoire de ces femmes qui décident de reprendre en main ce destin brisé.[…]
Lorgues Ensemble 07/01/10
[…] L’auteure soupèse chaque phrase avant de nous l’offrir généreusement. Ce texte n’est ni un roman, ni une nouvelle, ni même un récit. Non, il s’agit d’un fragment
de notre humanité, d’une illustration de notre besoin de procréation, mais aussi et surtout d’un moment d’amour, que je vous invite vivement à partager.[…]
Marc Varence
Un avant-goût :
« moi, après ces jours de cris et de pleurs, j’avais transformé ma douleur en haine et en violence […] Mon cœur est toujours sans fruit. Mon cœur et mon corps
sont vides. Le premier pleure l’homme perdu. Le second l’homme qui ne vient pas. Depuis deux ans, je crie ma révolte de jeune femme saccagée par l’enlèvement de son promis, au moment où il allait
la faire femme et la mère. Depuis deux ans, la douleur me remplit et me sert de grossesse. Je saigne à chaque lune, du ventre trop et du cœur sans cesse. La douleur engendre ma colère et je crie
souvent contre le vent qui me renvoie ma violence comme une gifle donnée à toute volée. Vaincue par ce combat inégal, je regarde, hébétée, la terre tourner (pp.11, 21) »
« En souvenir de deuil, les femmes du village ont habillé un couple d’épouvantails se tenant par la main : « depuis, notre village de femmes vit sous le regard
de ce couple qui n’a jamais été et dont les deux silhouettes immobiles tournent le dos à la vallée. C’est notre signe pour dire qu’ici il y a la vie (p.13) ».
« Soudain, je prends conscience du souffle de la respiration de Jean sur ma nuque. Je continue à tourner les pages, mais les mots du livre s'effacent. Je suis
toute entière à l'écoute de ce vent léger dans lequel les cheveux échappés de mon chignon semblent jouer à se laisser boucler (p. 27) »
À commander directement sur le site de la librairie Elan Sud