Hier en déjeunant, alors que je mâchais vigoureusement ma maigre pitance, oui je suis comédien, je me suis mis à réfléchir au mot déjeuner.
Déjeuner signifie littéralement sortir du jeun ; pouvais-je donc mériter mon déjeuner alors que je n’avais pas jeûné ?
J’avais bien petit-déjeuné le matin, ce qui revient à dire en l’occurrence que j’avais petitement cassé le jeun de la nuit.
Comme quoi la nuit on casse des jeunes, c’est pourquoi, du reste, ils sont interdits de sortie nocturne, c’est dangereux.
De plus déjeuner signifie également arrêter d’être jeune, dé-jeuner, vieillir donc.
Manger ferait-il accélérer l’irrémédiable horloge du temps jusqu’au stade létal ?
Certaines enseignes branchées de déjeuner rapide sont bien mortelles c’est sur !
Quoi qu’il en soit, tout ceci mérite d’aller plus loin.
En poursuivant mon déjeuner, oui il avance, je mange vivant, et tout en écoutant Johnny puisque l’idole déjeune aussi, j’ai nonchalamment investi la langue anglaise pétri d’interrogation.
Le midi, aux States, on lynche…ça ressemble à une confirmation tout ça…
Remarquez c’est toujours le pays de la peine de mort.
Tandis que le matin on breakfast, autrement dit on rompt le jeun rapidement comme en France mais plus sèchement car plus copieusement.
A contrario le mot dîner ne renvoie à aucune connotation mortifère.
Il vaut mieux donc dîner à tous les repas, c’est plus sur, en particulier si vous n’avez pas l’intention de jeûner.
D’ailleurs, puisqu’on en parle, les vieux peuvent-ils jeûner tout en le restant sachant qu’en déjeunant ils reviennent au point de départ.
Prendre un repas pour un petit répit n’est pas de tout repos tout comme un trépas sur un trépied dans un tripot.
Bon, c’est gavant, j’en conviens et le gavage n’est pas moral, c’est pas bien.
Et comme disent certains palmipèdes en indigestion forcée :
« On ne peut manger sans foie ni l’oie ! »
Aucun rapport et alors ?