En préambule, je dois vous causer un peu de Christophe L. J'ai connu ce mec par ce blog sur lequel il a laissé une paire de commentaires avant de m'envoyer un message. De coups de fil sans lendemain en rendez-vous manqués, il nous a fallu près d'un an pour nous rencontrer enfin, aux dernières journées Coyote, organisées à Nogaro.
Cet élégant quadra qui paie l'essence (et l'huile) de ses meules en bossant dans le téléphone a longtemps collectionné des anglaises un peu âgées et incontinentes - des Bonneville en particulier, modèle qu'il connaît par coeur distinguant les millésimes par la forme des cadres, reconnaissant ici un assemblage de pièces, là une restauration period perfect... - avant de passer du côté obscur en s'offrant une Harley. Dans l'un de ses messages, il me faisait savoir qu'il avait récemment fait l'acquisition d'un XLCR. Comme chacun le sait, cette bécane désormais légendaire a connu un succès plus que mitigé lors de sa sortie en concession. A vrai dire, ce fut un vrai bide : il s'en est vendu seulement 9 exemplaires en France ! Il était donc pour moi fort peu vraisemblable que Christophe en possédât une. Il avait forcément bafouillé du clavier et c'était d'un XLCH qu'il me causait. Un XLCR, allons mon bon, un peu de retenue !
Force me fut de constater lors de notre rencontre en terres gersoises que l'engin était bel et bien la légendaire XLCR, dans son beau jus d'époque, sa robe noire fort opportunément constellée de moucherons suicidés qui auront à peine pas eu le temps de savoir l'honneur qu'ils connaissaient à finir ainsi écrabouillés sur un rare tête de fourche portant les nobles couleurs unies de Harley et des magasins Borie à Paris. Car c'est là que la moto fut sortie de caisse et assemblée avant de partir vers le sud ensoleillé pour y connaître sa première vie sous les fesses d'un amateur niçois aussi clairvoyant que soigneux. Quelques petites dizaines de milliers de kilomètres (oh, pas beaucoup !) et de nombreuses années plus tard, Christophe après de longues et patientes négociations en fit l'acquisition et rapatriat la bête vers le sud-ouest où elle coule désormais des jours tranquilles égayés ça et là par quelques sorties sportives à sa mesure.