Le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) a lancé depuis lundi et jusqu'au 31 décembre une campagne de lettres qu'il demande aux militants ou simples citoyens d'envoyer au ministre de l'Immigration Brice Hortefeux pour raconter la vie d'un sans-papiers.
RESF compte sur "tous ses militants, amis, voisins, camarades de classe, parents d'élèves, enseignants, collègues" des familles en situation irrégulière pour écrire et envoyer à M. Hortefeux "un courrier relatant la vie d'une personne ou d'une famille", selon un communiqué.
Il s'agit de "témoigner de la place qu'occupent dans la société tous ceux que le ministre veut expulser" et de "manifester haut et fort qu'aucune politique ne traite seulement de chiffres". Pour RESF, "leurs vies, celles des sans-papiers, et les nôtres, ne se réduisent pas en équations, ne se réduisent pas à un chiffre - 25 000 (objectif gouvernemental d'expulsions pour 2007, ndlr)- et à trois lettres - ADN".
"On a eu cette idée parce que nous sommes dans une période où les enfants envoient leur lettre au Père Noël : il semble important que la population fasse part directement au ministre de son sentiment sur sa politique", a expliqué à l'AFP Richard Moyon, porte-parole de RESF.
"M. Hortefeux fait vraiment tout ce qu'il peut pour que des enfants de sans-papiers passent le meilleur Noël possible, avec des parents en rétention", a poursuivi M.Moyon, prenant en exemple le cas d'un père de famille malgache qui a refusé d'embarquer dimanche matin à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, a été placé en garde à vue et devrait être jugé lundi en comparution immédiate.
Parrain élu de plusieurs familles, je vais m'adresser aussi au ministre. Parmi les familles que je parraine, je pense à deux cas en particulier. La père de la première famille est arrivé pour la première fois en France, en 1983 ! 3 de ses 4 enfants sont nés ici. Cette famille répondait parfaitement aux critères de la circulaire Sarkozy en juin 2006, leur demande a pourtant été rejetée. Le deuxième dossier concerne une jeune majeure haïtienne qui vit sous la menace d'une obligation de quitter le territoire. Elle est venue en France il y a 18 mois pour rejoindre sa mère installée ici et mariée avec un français. La seule famille qui lui reste en Haïti est sa grand-mère qui est gravement malade et qui n'est pas en mesure de l'aider. Son retour en Haïti l'exposerait à de nombreux dangers.http://vincent-jarousseau.blogspot.com/atom.xml