Et puis
ça ne modifiait pas mon état de conscience, alors que l'alcool modifiait
souvent leur comportement. Ils ont même voulu essayer à des fêtes de Noël par
exemple, mais eux ça les flippait ou ils avaient des crises de rire, moi il y
avait très très longtemps que ça ne me faisait plus délirer, juste, ça me
donnait un cerveau à plusieurs niveaux et ça j'aimais bien. D'où la difficulté
à m'arrêter. Et puis je ne la payais pas, donc l'argent n'était pas un frein.
Ce qui m'a vraiment le plus motivée, c'est le côté chronophage de l'affaire.
Si je partais un mois, avec une petite moyenne de 10/jour, il fallait que je
roule 300 "plis" d'avance (je ne voulais pas perdre mon temps en
vacances). Tu imagines le boulot, enlever les graines, les branches, couper les
filtres, rouler les plis...Et puis après pour pas être détectée par les
douanes, il fallait les empaqueter 10 par 10 avec un soude-sac en triple
épaisseur et les répartir dans les poches de vêtements dans la valise. Et
longtemps à l'avance en plus, à cause des détecteurs de particules
qu'ils ont dans la plupart des aéroports. C'est la perte de mon temps
précieux qui m'a donc le plus décidée, et accessoirement, je commençais à
tousser grave à chaque effort.
Si je partais pour un mois, je louais des apparts, mais si c'était 3 semaines
ou 15 jours, je flippais toujours un peu que ça sente dans les chambres
d'hôtel, surtout en Chine où chaque citoyen est un délateur en puissance. Et
puis si je n'en avais pas préparé assez avant, il fallait en trouver sur place,
la vraie galère! J'ai connu malgré tout des épisodes drôles avec ça, vu mon âge
et mon style, on m'a parfois prise pour quelqu'un de la police, lol.
A suivre...