Posté par lediazec le 6 septembre 2010
On ne présente plus Patrick Devedjian, homme d'allure affable et redoutable bretteur, entre d'autres obscures qualités. Reconnaissons-lui ce talent.
Monsieur Devedjian n'est pas homme politique à être tombé du pommier avec le premier automne venu. Dans son registre, le ministre de la Relance est une référence. Ancien secrétaire général de l'UMP, négligeant un instant les activités de son ministère, il s'est soudain mis à canarder Gros Bertrand, son successeur à la tête du mouvement, à la balle dum-dum. Chez les snippers, ça ne rigole pas avec le calibre !
La victime du jour, Gros Bertrand, ne doit pas comprendre ce qui lui tombe sur le paletot, tant l'attaque est virulente. Surtout qu'elle vient d'un gars de son propre camp. De sa famille !
Gros Bertrand, homme de rondeur, lisse comme un galet poli par les vagues océaniques, doit encore chercher dans le fracas de son esprit l'origine d'un tel tsunami. Aucun spécialiste pour lui expliquer cette soudaine saute d'humeur, telle que les profondeurs en distillent de manière ponctuelle. Le roulis perpétuel lui ayant donné cet aspect que nous lui découvrons à chacune de ses apparitions au fenestron en est peut-être une explication parmi tant d'autres. Quand la terre bouge…
Diplômé de la lèche, Gros Bertrand ne manque jamais une occasion pour faire carpette devant son tout petit Dieu. Chacun a les révérences qu'il peut.
Or donc, voici que Patrick – pas le joueur de poker –, le vrai, le dur, celui qui fait dans le cinéma réaliste, dans la bagarre de rue, dans une interview au Parisien prend Gros Bertrand pour ce qu'il est : “un gentil organisateur du Club Med». En véritable militant, le ministre de la Relance, filant droit vers le poker d'as, étale son jeu pour rafler la mise :
«Je n'ai pas le sentiment que ça aille très fort en ce moment. Mettre l'UMP à la remorque du gouvernement, c'est l’éteindre. l'UMP doit être devant, même si cela comporte des risques».
Godillot, godillot !
Devedjian prend Gros Bertrand pour une brèle et il le prouve en dessinant le portrait-robot du secrétaire UMP idéal. Pour le ministre, celui-ci doit être « un agitateur d’idées qui sait s'entourer d'une équipe diverse et arrive à rassembler la diversité en se projetant vers l'avenir». Mais il ne s'arrête pas là, à croire qu'il a reçu des consignes de plus haut, le ministre tape, tape. Jusqu'au sang : «Un parti politique, ce n'est pas le Club Med. On n’a pas besoin de gentils organisateurs ! »
Tout le contraire de ce que ce pauvre Bertrand produit en temps ordinaire. Et pour bien lui enfoncer le truc dans le bidule, Dev n'y va pas de main morte. Pour lui – en un mot comme en mille – il faut à l'UMP, pour les 18 mois à venir, un secrétaire général qui soit à la hauteur du challenge qui s'annonce. Un homme qui n'a pas peur d'emmancher l'adversaire et de lui secouer les abdos, quitte à se faire « remonter les bretelles » par plus haut placé. Un battant. Un dur. Un Rocky de Neuilly !
Tout le contraire de Gros Bertrand !
Pour l'achever - si tant est que cela soit encore possible - Dev ne fait pas dans la dentelle, pas le genre. Interrogé sur le départ probable de Gros Bertrand, il s'éclate comme une bête. Écoutez plutôt ce qu'il dit : « Ce serait tout de même dommage qu'il quitte l'UMP avant d'avoir atteint l’objectif des 500.000 adhérents qu’il s’est fixé. Je n'imagine pas cela ! Or, il semblerait qu’on en soit encore loin. »
Au château, les tueurs ont un ordre de mission : tuer !