Rock en Seine promettait pas mal en cette édition 2010. Le retour d'Arcade Fire, Eels, Beirut, mais aussi Foals, Band of Horses ou encore LCD Soundsystem. Bref, du beau monde... et des promesses à moitié tenues.
Le premier souvenir qui émerge pour moi est la pluie, celle qui m'a cueilli à la sortie du métro le premier jour alors que je me rendais sur le site, celle qui a aussi écourté cruellement le set d'Arcade Fire qui refermait le festival. Au public présent en masse, il restera le souvenir de 45 minutes dantesques, et ce "Wake Up" final, catharsique parce que chanté à plein poumons, comme pour repousser l'inéluctable et la fin du concert. Certains ont dit que certains festivals avaient maintenu des concerts dans des conditions pires, j'avoue que je n'en sais rien, il pleuvait quand même beaucoup. De toute façon, Rock en Seine et les headliners, ça fait un moment que ça ne marche pas très bien...
Ce qui ne change pas non plus, c'est la bière. Coupée à l'eau, elle est clairement médiocre, mais remporte toujours un franc succès. Les stands de nourriture sont toujours pris d'assaut, ça sent la frite et la tartiflette un peu partout, il faut attendre pour se sustenter, mais malheureusement (ou pas), la programmation permettait des arrêts au(x) stand(s)...
Parce que tout ne se valait pas. Le premier jour, il y avait les prometteurs Lillois de Roken Is Dodelijk en ouverture (ou presque) de programme, les barbus de Band of Horses et leur americana de stade qui ont livré une prestation solide, puis Foals et leur rock racé et carré, et pour le coup survolté en live. Voilà pour les prestations marquantes, plus que ne l'ont été le potache French Cowboy, à la prestation un peu fade ou encore le ronron de Black Rebel Motorcycle Club, pas déplaisant, mais peu passionnant aussi. Le samedi s'annonçait plus dense, il l'a été, avec la confirmation de l'efficacité live de LCD Soundsystem, la puissance de Queens of the Stone Age (mais qui en doutait ?), les arabesques de Jonsi, privé de ses instruments électroniques mais pas de chansons et de poésie. Même Two Door Cinema Club a livré un set intéressant, pas renversant mais assez frais et catchy. J'oublierais plus facilement Quadricolor (très décevant...), j'ai aussi eu la confirmation que Massive Attack a du mal à me passionner, mais j'ai pu lire quelques nouvelles du monde sur les écrans géants, chouette alors.
Et donc finalement, me voilà rendu à dimanche. Le ciel est hideux, gris et menaçant, et Eels ouvre donc le bal dans ces conditions. Manque de bol, ça manquait un peu de subtilité, avec une formation à trois guitares et de grosses barbes de rigueur, ce qui muscle le ton mais mange les subtilités. Mince. Cela reste évidemment beaucoup mieux que Wayne Beckford, un drôle d'Anglais frimeur, sans trop de chansons et avec un backing band très bof. A zapper, et ensuite, ce fut Beirut. Bonne prestation, pas forcément fantastique, mais j'étais content de le voir sur scène, même si la grande scène n'est pas dimensionnée pour Zach Condon et ses acolytes. Aucune chance que je vous parle de Wave Pictures, je n'en ai rien retenu, mais Hot Chip fait mieux il m'a semblé. Roxy Music, je n'en ai vu qu'une grosse demi-heure, mais c'était très bien, très classe. Après, il a fallu quitter pour Arcade Fire, cette entrée en matière magique ("Ready to Start", "Neighboorhood #2 (Laika)", "Keep the Car Running"), le final de "Ocean of Noise" avec Zach Condon, "We Used to Wait" pour le début du déluge. Et donc ce final sous la pluie mais unique... Un dernier détour par l'espace VIP, le temps de goûter à la musique assénée par un DJ médiocre, et je rentre avec mon ami Vincent. Promis, l'année prochaine, je verrais plus de concerts et personne n'annulera !
La pluie nous a privé de ça (entre autres) - "Sprawl II - Mountains Beyond Mountains" :