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Trop de tri tue le tri...

Publié le 05 septembre 2010 par Pascal Boutreau

20100707_otages-france-televisions Pour rappel, cela fait désormais plus de 250 jours de détention pour Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier les deux journalistes de France Télévisions et leur trois accompagnateurs, retenus en Afghanistan. Ne pas les oublier, ne pas oublier qu'un peu partout dans le monde des journalistes risquent leur peau pour nous informer et nous montrer le monde tel qu'il est et pas comme certains voudraient nous le montrer. 

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Pour commencer un immense coup de chapeau à Amélie Cazé, l'une des chouchoutes de ce blog, sacrée pour la troisième fois championne du monde de pentathlon moderne (2007, 2008). Deux mois après avoir conquis son second titre européen, Amélie a dominé du début à la fin la finale des Mondiaux qui se disputaient en Chine. Un troisième titre qui lui offre même la Une de L'Equipe. Sans doute une première pour du pentathlon (peut-être Sébastien Deleigne avait-il eu droit à cet "honneur" lors de ses titres en 1997 et 1998). Joli coup de projecteur pour cette discipline il est vrai très confidentielle (à peine 1000 licenciés) mais qui mérite le détour.

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Pour rappel, le pentathlon "moderne" (le terme de moderne est quelque peu dépassé puisqu'il évoque le pentathlon dans sa forme relancé par le Baron Pierre de Coubertin pour les Jeux de... 1896), c'est dans la même journée (avant c'était sur une semaine) de l'escrime (on rencontre tous ses adversaires sur une touche gagnante sur des assauts limités à 1 minute), de la natation (200m), de l'équitation (du saut d'obstacles avec un cheval tiré au sort 20 minutes avant de passer) et enfin, depuis deux saisons, un combiné course à pied-tir (3000m avec trois arrêts au stand de tir dont on ne ressort que lorsque les 5 cibles ont été touchées). Au passage, si quelqu'un peut prévenir Patrick Montel de ce qu'est réellement le Pentathlon, ça lui évitera de dire une fois de plus des inepties dans Stade 2 comme ce dimanche...

Pour compléter le tout, la France avec Elfie Arnaud (15e) et Anaïs Eudes (17e), s'offre également le titre par équipes ! Neuvième lors des Jeux de Pékin il y a deux ans, Amélie était passée au travers. Dans deux ans, il y a Londres et sûr qu'Amélie, qui n'aura que 27 ans, sera encore au sommet pour aller chercher le seul titre qui lui manque... le plus beau !

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Pour rester dans le sport au féminin, ça ne vous a pas échappé que l'équipe de France de foot allait jouer sa qualif pour la Coupe du monde 2011  face à l'Italie. Match aller samedi prochain à Besançon et match retour le mercredi 15 à Gubbio. Irrésistibles pendant la phase de poule où elles ont enregistré 8 succès en 8 matches, ne concédant pas le moindre but, les Tricolores sont en passe d'aller chercher leur deuxième billet pour une phase finale de Coupe du monde après celle de 2003, aux Etats-Unis (j'ai eu la chance de la couvrir pour L'Equipe). Après avoir rappelé à la rubrique foot que les audiences d'Eurosport et de Direct 8 lors des retransmissions des matches féminins étaient très honorables (la finale de Lyon en Ligue des champions la saison dernière sur Eurosport a dépassé les meilleures audiences de Ligue 2 et le France -Serbie d'il y a deux semaines à Troyes a frôlé le million de téléspectateurs à certains moments), j'ai hérité du suivi de ces rencontres pour le journal. A mon plus grand plaisir bien évidemment. ça me rappellera la belle époque où je suivais les Bleues. J'avais eu la chance de couvrir le fameux match face à l'Angleterre du 16 novembre 2002, devant 26000 spectateurs venus au stade Geofrroy-Guichard de Saint-Etienne. Ce jour-là la France s'était qualifiée pour la Coupe du monde grâce à un but de la capitaine Corinne Diacre. Grosse émotion. 

Pour ces barrages, la France, Huitième au classement mondial de la FIFA, a eu la chance de ne pas tomber sur la Norvège, la Suède ou la Grande-Bretagne. L'Italie (11e) reste un tirage plutôt favorable. Espérons que les Bleues sauront saisir cette chance pour s'offrir le voyage en Allemagne l'été prochain et faire sortir leur discipline de l'anonymat. Alors si vous êtes dans les parages de Besançon, samedi prochain, allez encourager les Bleues... Et puis ce sera espérons-le l'occasion de voir enfin une équipe de France de foot gagner un match...

Pour tout savoir sur le foot féminin, l'incontournable site www.footofeminin.com

Baniere
Pour conclure ce chapitre "féminin", domaine qui me tient à coeur, je vous signale l'existence de Entrées en Lice, un très bon blog alimenté de belle façon par "Gabrielle", une grande passionnée et militante de la cause féminine dans le sport. Pratiquante de multiples disciplines, Gabrielle, que j'ai eu la chance de rencontrer très loin de l'image de "féministe" que l'on pourrait imaginer, se documente beaucoup sur ces thèmes. Les prises de position y sont certes parfois très tranchées mais qu'on les partage ou non, on y apprend plein de choses.  A visiter. 

Même chose pour le site "Courir au féminin", géré par Cécile Bertin alias Barbie. Cécile, pour ceux qui suivent mes chroniques hebdo sur lequipe.fr, je vous l'avais présentée dans le papier "Allo maman turbo" (à lire ICI).

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On n'y comprend plus rien !

Retour au trail. Et un "championnat du monde" de plus. Ce dimanche se disputaient en Slovénie les 26e Championnats du monde de course de montagne. Avec quatre coureurs de l'Erythrée et deux de l'Ouganda dans le top 6, l'Afrique a lancé un sacré message. Quand les Kenyans, Ethiopiens et autres vont débarquer sur les sentiers, ça va faire mal... Mais le problème n'est évidemment pas là. Le problème, c'est l'appellation "Championnat du monde" qui est de plus en plus utilisée à toutes les sauces. Un coup c'est la course de montagne, un coup c'est le trail, un coup le skyrunning, l'ultra truc, l'ultra machin chose etc. Comment voulez-vous que les gens s'y retrouvent ? Excepté les ultra spécialistes, docteurs es trails ou course de montagne, on n'y comprend plus rien. Histoire de simplifier les choses, j'avais décidé de vulgariser le terme de "trail", encore très flou pour le grand public, par "course de montagne". Erreur. Ce n'est pas la même chose. Dans le premier cas on monte et on descend, dans l'autre, on ne fait que monter. Enfin je crois... Quant au sky-running, je vous passe les détails que je ne suis d'ailleurs pas certain d'avoir entièrement saisis... Toujours est-il que tout cet éventail d'appellations va vite devenir un frein à une supposée médiatisation. Déjà que ce n'est pas facile... Ok, ça fera plaisir aux irréductibles, bien contents que ces salauds de journalistes qui ne comprennent jamais rien leur foutent la paix. Mais qu'ils se rassurent, qu'elle s'appelle course de montagne, trail ou je ne sais comment, leur discipline chérie n'envahira pas non plus les journaux et les antennes...

C'est la même chose pour le triathlon. Voilà t-y pas que ce week-end, à Monaco, on nous a pondu un "Tristar" sur 1km de natation, 100km de vélo et 10km de course à pied. Bon, d'abord, si la natation vous ennuie, autant la retirer... parce que pour 1km, ça ne vaut plus le coup de d'aller faire trempette... y a qu'à faire passer les concurrents dans un pédiluve et basta... Au-delà de cet aspect, comment voulez-vous que les gens s'y retrouvent. Sprint, découverte, courte distance, moyenne distance, longue distance, Iroman avec à chaque fois des distances qui varient... Le championnat du monde longue distance, lui, n'est pris au sérieux que par quelques nations (ça tombe bien pour la France, ça fait plein de médailles chaque année). Les meilleurs sur le long privilégient bien entendu le circuit Ironman avec évidemment un "championnat du monde" Ironman, à Hawaii qui pour beaucoup vaut bien plus que le titre décerné par la Fédération internationale. En dehors du milieu du triathlon, aucune chance que le grand public y comprenne quelque chose. Ajoutez à cela un championnat du monde "distance olympique" qui se dispute désormais en sept étapes qui s'appellent "World Series" mais qui prend en compte également des "Coupes du monde". Comment voulez-vous médiatiser tout ça ???? Pas facile par exemple de "vendre" à mes chefs la finale de Budapest la semaine prochaine sachant qu'aucun Français n'a la moindre chance d'être champion du monde, ni même de monter sur le podium final... Sur une course d'un jour au moins, c'était possible. Il ne faut pas venir se plaindre ensuite que personne ne s'intéresse à la discipline. Tant pis...

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Bon, ça ne m'empêche de féliciter Olivier Marceau et Christel Robin vainqueurs à Monaco. Bravo aussi à Braziou pour sa 193e place (ça t'arrange toi le peu de natation, hein...) en 4h55'. Direction Gérardmer. Bravo à Cyril le Vosgien de Meudon Triathlon, finisher du XL (tiens encore une autre appellation) en 6h13', remporté par Sylvain Sudrie, le... champion du monde longue distance. Sur le courte distance aussi appelé distance olympique, un gros bisou à Marion Lorblanchet, chouchoute parmi les chouchoutes, qui s'impose devant Alexandra Louison. Bravo Bubu... ça te réussit le sourire auvergnat !(Photo extraite du site www.triathlete.fr)

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Un peu de pub pour un coffret livre-DVD qui retrace la vie u Népalais Dawa Sherpa, bien connu dans le monde du trail. Luc Beurnaux d'Endurance Mag en est son auteur et a eu la gentillesse de me demander d'en écrire la préface. Je vous la mets ci-dessous. Pour ceux que le coffret intéresse, rendez-vous sur le site d'Endurance Mag (www.endurance-mag.com) ou directement ICI. 

Il était une foi
Etre journaliste sportif, c’est d’abord faire des rencontres. Certaines sont évidemment plus marquantes que d’autres. Celle de Dawa Dacchiri Sherpa est de celles que l’on n’oublie pas. Dawa, comme tout le monde l’appelle, c’est un itinéraire hors du commun, un chemin qui l’a conduit de son petit village népalais de Chulemo-Taksindu Solukhumbu, logé à 2700m dans l’Himalaya, à la Suisse d’abord, puis sur tous les sentiers de trail et même jusqu’aux Jeux olympiques d’hiver, à Turin puis Vancouver, où peut-être personne ne symbolisait mieux que lui l’esprit olympique. Un itinéraire rempli lui aussi de rencontres, de discussions, de communions.
Etre journaliste sportif, c’est aussi raconter des histoires. Des histoires avec des performances chiffrées, des chronos, des records, mais surtout, en ce qui me concerne, des émotions, des sensations, en un mot, de l’humain. Rechercher l’homme qui se cache derrière le champion. Et parfois, il faut bien chercher… Pour Dawa, la démarche est différente. Car plus que la valeur du champion, ce sont avant tout les qualités de l’homme qui s’affichent comme les premières évidences. Porte d’entrée sur l’individu, la performance se réduit vite à un simple prétexte. Elle n’est en tout cas jamais mise en avant. Car rencontrer Dawa, c’est d’abord rencontrer une sérénité, née sans doute d’une éducation et d’une enfance passée en grande partie dans un temple bouddhiste. Une volonté de créer une harmonie parfaite entre le corps et l’esprit. Jolie philosophie sur le papier que Dawa réussit à transposer dans ses actes du quotidien et dans sa pratique sportive.
A une époque où chaque compétition est souvent abordée comme un combat, voire même par certains comme une « guerre » ou l’adversaire est un ennemi à éliminer, la vision et l’approche de la course de Dawa, parfois raillées par les adeptes de la victoire à tout prix, nous rappellent surtout ce que le sport devrait être. Du partage. 


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