Voilà un compte-rendu rapide de mes lectures de l'été, non pas classées par ordre de préférence, mais par ordre de lecture. C'est bien les vacances, ça permet d'avoir du temps...
Histoire : Ce nouveau roman de Sorokine relate le parcours existentiel d'Alexandre Sneguirov/Bro : sa naissance en 1908 le jour où tombe en Sibérie une météorite, une enfance dorée, la guerre, la révolution, la fuite de sa famille, l'expédition pour localiser la météorite de la Toungouska, la découverte du pouvoir particulier de la glace qu'il trouve sur place, sa rencontre avec Fer et avec les autres frères et soeurs.
J'ai aimé : la révélation du pouvoir de la "glace" par Alexandre Sneguirov ; la recherche et la découverte des premiers frères et sœurs.
J'ai moins aimé : la répétition de la découverte des frères et sœurs ; la description de notre monde (et notamment de la Seconde guerre mondiale) par les yeux de Sacha, devenu Bro, chef de secte.
Histoire : Sasha Goldberg ne s'est jamais sentie à sa place nulle part. Enfant déjà, à Asbestos 2, au fin fond d'une vallée minière sinistrée, ses cheveux crépus, son teint mat et ses kilos en trop en faisaient la risée de ses camarades post-soviétiques. Et nul réconfort à attendre de sa mère, sans cesse déçue par cette enfant indigne de l'intelligentsia. Alors, comme son père avant elle, Sasha va tenter le rêve américain.
J'ai aimé : la partie sur la vie de Sasha dans la Russie post-soviétique, la description de personnages haut-en-couleurs.
J'ai moins aimé : son road-movie aux USA, qui est un peu long.
Histoire : Philip Wild, est un brillant neurologue, âgé et laid, tourmenté par Flora, sa jeune épouse aux mœurs légères. Elle sert de modèle à l'un de ses amants, auteur d'un roman intitulé My Laura.
J'ai aimé : la mise en page du roman, avec la copie des fiches bristol de Nabokov écrites en anglais et à la main.
J'ai moins aimé : l'inachèvement du roman, qui nous laisse forcément sur notre faim ; et son côté un peu décousu.
Histoire : Marlène Laruelle dresse pour la première fois le portrait politique d'une société qui trouve dans le nationalisme une forme de retour à la normalité. Elle démontre que ce nationalisme n'est pas uniquement aux mains de mouvements d'extrême droite ou d'opposition au pouvoir, mais fait également partie intégrante des stratégies du Kremlin pour recréer de l'unité sociale après le traumatisme des époques gorbatchévienne et eltsinienne.
J'ai aimé : la panorama très complet des différentes facettes du nationalisme en Russie ; les nombreux repères historiques permettant de bien comprendre les années post-soviétiques.
J'ai moins aimé : la couverture de l'ouvrage (Poutine en chapka, en noir et blanc, il y a mieux).