A propos de Be bad ! de Miguel Arteta 4 out of 5 stars
Aux Etats-Unis, Nick Twisp, un adolescent très introverti de 16 ans, tombe amoureux de Sheeni, une jeune fille de son âge, lors d’un week-end dans un camping. Mais pour séduire la jeune fille, il doit surmonter sa timidité. Nick s’invente alors un double, François Dillinger, sorte de héros « bad boy », symbole de la confiance absolue en soi…
Tiens, encore un film extrêmement mal vendu par sa bande annonce. Heureusement, il n’en est rien du contenu. Car inspiré par la série des romans Youth in Revolt: The Journals of Nick Twisp de C.D.Payne, Be bad ! est au contraire une comédie très charmante et réussie.
Nick raconte lui-même en voix-off ses mésaventures amoureuses. Les traits d’esprit et les associations dont il fait preuve dénotent un imaginaire riche en absurde. Son sens de l’auto dérision et de l’ironie, de l’image et de la formule humoristiques rappellent ceux d’un certain Woody Allen et font mouche, renforcé par l’air sérieux et presque ahuri de Nick croisant Sheenie en peignoir.
Quant au double inventé par Nick, il est à se tordre de rire. Sorte de sociopathe au faux air de Benoit Poelvoorde dans C’est arrivé près de chez vous. L’humour, on l’a dit, est ce qui fait la grande force de Be bad, très mauvaise traduction du titre original Youth in revolt.
Mais il y a aussi de l’action et comme un parfum d’aventure dans ce film qui vaut autant pour sa finesse dans l’étude de caractères que l’acuité avec laquelle Arteta dépeint le portrait de ces deux adolescents qui partagent le même attrait pour les livres, la même passion pour la liberté. Nick, spécialisé dans l’Histoire de l’Amérique, vient d’une famille recomposée. Sa mère change de mec comme de chemise et ses hommes sont rarement des lumières.
Sheenie, elle, vient d’un milieu beaucoup plus bourgeois (son père est avocat) et catholique. Passionnée de culture française, Sheenie rêverait de vivre à Paris et de rencontrer le Dom Juan français, qui s’appellerait François, d’où le nom du sobriquet que prend Nick pour son double.
Nick et Sheenie partagent donc le même désir d’émancipation et de s’échapper d’un milieu qu’ils ne supportent plus. Leur fuite causera autant de malheurs que la sensation pour eux d’avoir pu, au moins un temps, s’affranchir d’un univers familial et social étouffant pour ne pas dire invivable. Dans cette comédie à la fois drôle, subtile et trépidante, outre la composition irréprochable de Michael Cera (Nick), on notera la participation au générique de grands seconds rôles comme Ray Liotta, Steve Buscemi (le père de Nick) ou Zach Galifianakis (Very bad trip). De quoi compléter idéalement le casting. Et les réjouissances !…
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble