La Poésie Moderne
Revue Mensuelle. Directeur Auguste Fourès. Rédaction et Administration. A Castelnaudary (Aude). Imprimerie Pierre Polère, Carcassonne, 32, rue du Port. 1882. 7 numéros.
Commençons, pour une fois, par la fin. La bibliographie reste à venir.
Un Mot
Fondée par MM. Auguste Fourès et Prosper Estieu (l'Eté) qui ont eu, un moment, l'aide de M. Achille Maffre de Maugé, la Poésie Moderne est d'abord une revue à concours pour les jeunes poètes. Le concours supprimé, - et à partir de son quatrième numéro, - elle devient ensuite un curieux recueil où, poètes du Nord et du Midi, trouvères et trobadors modernes, se donnent rendez-vous, à l'appel se son directeur : Auguste Fourès.
Elle obtient les adhésions et les encouragements de Leconte de Lisle, de Sully Prudhomme, de Frédéric Mistral, de François Coppée, et de bien d'autres poetae majores.
Malgré toutes les marques d'estime et de sympathie qui lui sont arrivée des quatre coins de la France, malgré tous nos efforts opiniâtres, la Poésie moderne cesse de paraître, après avoir publié des pièces de vers de quarante rimeurs émérites, et de ce maître : Joséphin Soulary, qui, comme Sully-Prudhomme, mérite bien d'être l'un des quarante de l'Académie Française.
Elle a vécu ce que vivent les oiselets des colonies, sous un climat qui ne leur est pas favorable. Elle renaîtra bientôt, transformée et avec un autre titre.
Loin des colibris, des gazelles,
En attendant, nos lecteurs nous permettront d'écrire, ici, en manière d'épitaphe, ce sonnet :
Et loin des éternels printemps,
Elle a déployé ses deux ailes,
Au souffle des fougueux autans.Et, plus haut que les hirondelles,
Elle monte aux rais éclatants.
Mais, adieu les chansons nouvelles !
Elle a vécu quelques instants.Amis, ci-git, la Poésie
Est morte dans le beau soleil.
Qui, joyeuse, ivre d'ambroisie,Chut ! Écoutez bien ! Son cœur chante
Une strophe claire et touchante
Comme le salut du réveil.Castelnaudary, Août 1882.
A.F.
Dernier article du dernier numéro de La Poésie Moderne, juillet 1882.